tag:blogger.com,1999:blog-81960635483257485222023-06-21T06:13:43.929+02:00Monsieur Ben et le cinocheMonsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.comBlogger40125tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-91817652988742925852009-02-08T17:25:00.001+01:002009-02-08T17:25:54.658+01:00TripperDe jeunes hippies décident de passer le week-end à se pêter la tronche dans un festival tendance « Woodstock » alors que, lors de l'année précédente, plusieurs adolescents y avaient mystérieusement disparu. A peine arrivés dans les environs du village où doit avoir lieu le festival, nos jeunes fêtards sont pris à partie par des locaux particulièrement primaires, admirateurs inconditionnels de la politique de Georges W. Bush. Ils arrivent enfin sains et saufs sur les lieux des concerts; ils deviennent alors la cible d'un tueur caché derrière un masque de Ronald Reagan.<br /><br />Ce premier film de David Arquette (la série des « Scream » entre autres), qui y joue également un petit rôle de redneck, se différencie de la majorité des slashers par l'humour qui s'en dégage et surtout par le parti pris politique plus que clairement affirmé: les politiques de Reagan, Bush et consorts en ramassent plein la tronche, ce qui est courageux de la part du réalisateur qui, même si son nom assure en général le succès public des projets auxquels ils participent, se grille dès son premier essai de réalisation chez pas mal de producteurs hollywoodiens.<br /><br />Le film bénéficie aussi de la présence de l'acteur Thomas Jane (« Punisher », « The Mist »), également producteur et accessoirement époux de Patricia Arquette; l'acteur prend un plaisir manifeste à camper le rôle du shérif dans le film de son beau-frère. Ce représentant de la loi est le seul officiel à se rendre compte du danger qui menace le public, le maire et l'organisateur étant trop occupés à brasser le pognon que leur rapporte l'événement; il est clair que l'on voit ici une jolie métaphore de l'administration Bush, n'hésitant pas à sacrifier une partie de la jeunesse américaine pour amasser un maximum d'argent.<br /><br />Petit slasher sympathique qui, même s'il ne révolutionne pas la genre, est un excellent divertissement.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-29216323586832116032009-02-08T17:24:00.000+01:002009-02-08T17:25:21.350+01:00X crossDeux jeunes filles décident de passer un week-end dans une station thermale située dans un village totalement isolé dans les montagnes de la campagne chinoise. Arrivées sur place, elles sont prises en charge par des villageois boiteux et conduit dans une auberge proprette tenue par une mystérieuse vieille femme. Les jeunes filles prennent leur premier bain, amusées par les manières un peu rudes de ces villageois bûcherons de père en fils. Une petite dispute éclate entre les deux jeunes femmes qui se séparent à la tombée de la nuit;celle qui rentre à l'auberge entend une sonnerie de téléphone provenant du placard. Elle apprend alors d'un inconnu qu'elle est la prochaine victime d'un sacrifice humain qui doit se dérouler cette nuit. Commence alors une fuite pour les deux jeunes filles dont l'unique but sera de garder la vie sauve.<br /><br />Ce film de Kenta Fukasaku, fils de Kinji Fukasaku (génial réalisateur de, entre autres, l'innoubliable et cultissime « Battle Royale »), était attendu au tournant car il devait être la preuve qu'il n'était pas seulement bénéficiaire du nom de son père; en effet, sa seule réalisation cinématographique était jusque là le très inégal « Battle Royale: Requiem » qu'il avait terminé à la place de son père décédé en 2002. Il faut avouer que la presse et le public ne s'attendaient pas à un miracle...il faut croire qu'ils avaient tort.<br /><br />Ce film, loué par sympathie pour la jolie photo de la jaquette, se révèle être une excellente surprise: sur un thème éculé du cinéma, Kenta Fukasaku réussi à livrer une oeuvre personnelle qui mélange allègrement moment de terreur, d'action et d'humour. Il s'agit d'un métrage héritier de la culture manga qui tient autant de l'absurde d'un « Dr Slump » que de la violence d'un « Gunnm » ou d'un « Battle Royale ». Ne voulant rester sur une simple intrigue de fuite des villageois qui aurait été sans doute très vite répétitive, Fukasaku a eu l'excellente idée d'y ajouter une tueuse revancharde complètement allumée que n'auraient pas renié Quentin Tarantino.<br /><br />On sort de ce film avec le sentiment d'avoir assisté à une énorme fresque cinématographique héritière de Tex Avery, « Tank girl », Miike et Romero. Le réalisateur prend manifestement un plaisir énorme à brasser toutes les références culturelles qui lui tiennent à coeur, servi dans son délire par une équipe motivée et prête à tout; la bonne humeur respire de ce métrage. Les deux actrices principales (dont Amy Suzuki, chanteuse très populaire au Japon) sont plus que crédibles dans des personnages pourtant limites cartoonesques et sont secondées par des acteurs et figurants semblant tout droit sorti du théâtre traditionnel.<br /><br />Un petit OVNI imprégné de culture populaire asiatique mais largement abordable pour le public européen. A voir et à revoir.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-2688540212553114972009-01-28T16:17:00.001+01:002009-01-28T16:22:03.292+01:00WildernessUn groupe de délinquants multirécidivistes et pariculièrement dangereux est envoyé en stage de survie sur une île déserte propriété du gouvernement anglais après avoir poussé au suicide leur camarade de dortoir Davie. Le groupe est placé sous l’autorité d’un gardien (Sean Pertwee, brillant acteur déjà vu dans « Dog Soldiers ») et est composé de six jeunes délinquants : les deux skinhead Steve (leader ultraviolent et charismatique) et Lewis (montagne de muscles plus bête que méchante obéissant au doigt et à l’œil à Steve), un dealer black, un violeur multirécidiviste latino, le peureux Lindsay (soupçonné d’homosexualité et brimé comme Davie), et un solitaire, Callum, plutôt secret (interprété par Toby Kebbel, présent dans « Match point »).<br />Cette joyeuse équipe qui se croyait seule va rencontrer un groupe de jeunes délinquantes surveillé par Louise (Alex Reid « The Descent ») ; Lewis va tomber amoureux de Jo, ce qui créera un terrible sentiment de jalousie chez Steve, furieux de voir partir son « outil ». Les deux groupes deviendront la cible d’un ou de plusieurs mystérieux tueurs sadiques accompgnés de quatre chiens d’attaque. Alors que le groupe se décime et se divise (certains meurtres seront perpétrés ou provoqués par les délinquants eux-même), ceux qui désirent s’entraider tentent de comprendre qui les attaque et pourquoi…La vérité sera impitoyable.<br /><br />Michael J. Basset donne un film dont l’ambiance rappelle fort le « Dog Soldiers » de Neil Marschall et le « Delivrance » de John Boorman. Le point fort est de ne pas tomber dans la facilité caricaturale qui consiste à montrer des pseudo-délinquants de comédie; les groupes d’amis présents du début restent soudés et toute initiative personnelle au sein des dits groupes est perçue comme une trahison que le coupable peut payer de sa vie. Les délinquants présentés ne sont pas des enfants de chœur ; certains sont de vrais psychopates et l’urgence de la situation ne fera que renforcer leur côté destructeur.<br /><br />Les mises à mort sont très graphiques, mais ne sont pas, comme le laissaient sous entendre certains médias, fortement gore ; ceux qui s’attendent à une profusion d’hémoglobine (Saw II et ses suites pour exemple) risquent d’être fort déçus. Le réalisateur s’intéresse plus à une ambiance globale et à creuser les relations qui unissent ou séparent les différents protagonistes ; il atteint parfaitement son but.<br /><br />Avec « Wilderness », Basset nous livre un des meilleurs survival de ces dernières années et prouve, comme en témoignent les récents « The descent » ou « Creep », que le cinéma de genre anglais est en pleine forme.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-54480976944331957582009-01-25T16:51:00.001+01:002009-01-25T16:51:55.269+01:00Diary of the deadUne équipe d'étudiants en cinéma à l'université de Pittsburgh (ville natale du réalisateur George A. Romero et lieu d'intrigue de la majorité de ses films) accompagnée de leur professeur un peu alcoolique sur les bords réalise avec des bouts de ficelle un métrage d'horreur mettant en scène la revanche d'une momie au design digne des films de la Hammer.<br />Alors que les problèmes s'accumulent sur le tournage quasi amateur, la radio annonce que les morts se relèvent et attaquent les vivants. Les personnes mordues par les revenants décèdent peu après et s'ajoutent ensuite au nombre grandissant des zombies. D'abord incrédule puis inquiet, le petit groupe d'étudiants se sépare en deux groupes inégaux: l'acteur jouant la momie, fils de riche et grand lâche, décide de se réfugier dans la maison de ses parents, véritable bunker; il convint une actrice de l'accompagner. Le reste du groupe décide de prendre le mobilehome du tournage et d'accompagner une des protagonistes du film, très inquiète pour sa famille. Dans ce groupe, le réalisteur décide de tout filmer afin de livrer la vérité face aux politiques qui tentent de minimiser l'affaire.<br />Sur la route, les jeunes gens et leur professeur subissent une première attaque qui, si elle ne les blesse pas physiquement, pousse une étudiante à une tentative de suicide. Notre équipe, qui verra le nombre de ses membres décliner peu à peu, se verra confrontée à de nombreux dangers, dont certains s'avèreront bien plus mortels que les morts vivants.<br /><br />Réalisé très rapidement après le succès de « Land of the dead » (on se souviendra que Romero a dû attendre dix ans entre chacun de ses films de zombies pour pouvoir les réaliser), « Diary of the dead » est une indiscutable réussite et ramène son réalisateur vers la qualité de son film de 1978, « Dawn of the dead ». Nous pouvons d'autant plus nous réjouir que le précedent opus « Land of the dead », bien que sympathique, était le plus faible de la série des morts vivants initiée en 1968; il est vrai que c'est également le film sur lequel George a eu le moins de liberté artistique, car soutenu par un gros studio avec le plus gros budget dont le réalisateur ai jamais bénéficié (12 milions de dollars, pourtant une misère dans le système hollywoodien).<br /><br />Romero développe dans ce métrage tout ce qui lui tient à coeur: les classes défavorisées ont une chance de commander (le leader du ghetto noir confiant à l'héroïne que pour une fois, ils possèdent tout et ont une chance de prendre le contrôle de leur destinée), le fait d'avoir de l'argent ne fait aucune différence dans les chances de survie (le gosse de riche sera l'instrument de la perte du groupe), les militaires profitent de leur supériorité en armement pour piller les civils, les médias mentent et manipulent l'information.<br /><br />Le réalisateur fait de nouveau appel à de quasi inconnus pour les rôles titres, au contraire du précédent opus dans lequel on rencontrait Dennis Hopper et John Leguizamo; tout aussi talentueux que soient les acteurs connus précités, Romero ne trouve une véritable liberté artistique qu'avec des acteurs méconnus. Une différence de marque par rapport aux précédents films: aucun protagoniste noir dans l'équipe de héros. Si un leader noir leur procure à un moment une aide précieuse, seule une femme blanche marque le leadership (Romero est un grand féministe); le rôle de l'afroaméricain est remplacé par le professeur alcoolique et outsider: quasiment inutile dans le monde normal mais retrouvant tout ses réflexes en situation extrême.<br /><br />Romero pose dans ce film une question posée également dans [Rec]: peut-on tout filmer au nom du droit à l'information? Mais là où le duo espagnol semblait condamner un peu le voyeurisme de certains médias, « Diary of the dead » montre l'importance d'une information objective et indépendante face aux grands groupes de presses manipulés ou infiltrés par la politique.<br /><br />Un excellent film qui, comme d'habitude, prend le prétexte des zombies pour livrer une analyse acerbe de l'humanité. Comme à chaque fois, le héros placera cette phrase emblématique de l'oeuvre de Romero en parlant des revenants: « Nous, c'est eux et eux, c'est nous ».<br /><br />Reste à espérer que Romero bénéficiera un jour d'un budget digne de ses visions.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-66033955802480176092009-01-25T16:50:00.002+01:002009-01-25T16:51:20.059+01:00Joyeuses funéraillesUne famille anglaise dispersée aux quatre coins de la planète se réunit en la triste occasion de l'enterrement du patriarche. Comme dans la plupart des familles, c'est l'occasion pour certains de se revoir et de s'avouer secrets, confessions et autres. Il devrait donc, au cours de cette cérémonie, se déclarer une grossesse, se réconcilier deux frères à la vie professionnelle diamétralement opposée (l'un est auteur à succès, l'autre n'ose pas envoyer son manuscrit par peur du refus), etc, etc.<br />L'ingestion accidentelle d'un acide par l'un des membres de la famille et l'arrivée d'un mystérieux nain durant l'enterrement vont entraîner une série de catastrophes aux cours desquelles les cadavres sortiront des placards.<br /><br />Frank Oz livre un film particulièrement savoureux dans lequel humour typiquement british alterne avec humour facile et/ou scatologique, ce qui le rend accessible et drôle pour tout public. Servi par un casting brillant, le rythme soutenu ne laisse que peu le temps de reprendre son souffle après un éclat de rire.<br /><br />Excellent antidépresseur et satire savoureuse de la famille qui, au contraire de ce qui est vanté dans la plupart des films grand public, n'est pas toujours un lieu de compréhension et d'amour. Film hilarant dans lequel chaque spectateur se reconnaîtra sans doute un peu.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-3708583775666716672009-01-25T16:50:00.001+01:002009-01-25T16:50:44.140+01:00MotelUn couple en perdition suite au décès de leur fils unique traverse les USA en une seconde lune de miel, ultime tentative de sauver ce qui peut encore l'être dans leur ménage. Ne trouvant pas la bonne sortie d'autoroute, l'épouse (jouée par Kate « Underworld » Beckinsale; bof) propose alors de sortir du réseau d'autoroute afin de demander leur chemin au prochain village. La bagnole se met à fumer et un sympathique garagiste opère une réparation de fortune qui leur permettra de tenir jusqu'à la prochaine agglomération. Retombé en panne quelques kilomètres plus loin, en pleine nuit, le couple se décide à passer la nuit dans un Motel qui longe la route et à appeler le garagiste dès le lendemain. Alors qu'ils s'installent dans leur chambre sordide, l'époux (campé par Luke Wilson, qui a joué dans de tellement superbes films que je suis incapable de vous en citer un) visionne les VHS (pour les plus jeunes: sorte de DVD rectangulaire avec une bande dedans et qu'il y avait un film pas en haute définition dessus mais tout pourri avec de la neige) qu'il a trouvées dans le meuble télé; des gens s'y font massacrer dans leur chambre...qui se révèle être la chambre que notre couple de héros occupe!<br />Ils passeront alors le restant de la nuit à tenter de se débarasser d'hommes masqués qui veulent les tuer, se retrouveront en tant que couple, se pardonneront toutes leurs fautes et seront tout contents de se retrouver en vie le matin... et merde, je viens de vous dévoiler l'intrigue de ce film américain pas prévisible pour un sou!<br /><br />Le réalisateur Nimrod Antal nous livre en effet un film impeccable au niveau de la forme (photographie correcte, décors bien pensés, acteurs connus et potables, ...) mais sans aucune originalité d'un point de vue scénaristique. Le familier du slasher peut annoncer sans aucune difficulté ce qu'il va se dérouler dans la minute d'après; les « méchants » sont d'une telle maladresse et d'une telle stupidité que l'on peut légitimement se demander, au vu du nombre de snuff movies que le propriétaire a dans sa vidéothèque, comment ils ont pu réussir leur buisness aussi longtemps sans se faire prendre par la police ou sans se faire massacrer par les victimes précédentes.<br /><br />Le succès était pourtant au rendez-vous car ce premier « Motel » (Mortel » sur la jaquette; jugez de l'originalité de l'accroche) a engendré une suite (logiquement intitulée « Motel 2 » ou « Mortel 2 »; ils ne se foulent vraiment pas) qui, mode des préquelles oblige, nous conte le début de l'entreprise de snuff du propriétaire.<br /><br />Aurons-nous droit à quelque chose de surprenant, à l'instar de l' « Hostel 2 » d'Eli Roth (bien supérieur au premier), où allons-nous nous demander comment ces imbéciles de gérents ont réussi leur coup? Ou s'ils étaient intelligents, quelle bactérie mystérieuse leur a bousillé le cerveau? Réponse pour 2 euros 50 (en moyenne) dans votre vidéo club de quartier si vous tenez encore à la connaître.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-50930426890724275202009-01-25T16:49:00.000+01:002009-01-25T16:50:04.744+01:00La cité des zombiesDeux gangs, l'un latino et l'autre black, se trouvent au même moment, suite à une confusion dans les heures, dans un hangar pour conclure avec son propriétaire un deal dont on ignore la nature. Une équipe de policiers, au courant du deal, fait irruption dans le susnommé hangar afin d'arrêter tout ce joyeux petit monde. Durant ce temps, à l'extérieur, se rassemblent un groupe de clochards transformés en zombies suite à une chute de météorite. Arrive également dans le lieu du deal un présentateur météo dont l'épouse s'est fait dévorer par les infectés. Commence alors le classique huis-clos à « La nuit des morts vivants »: qui dirige, comment pocéder pour survivre, faut-il sortir ou attendre d'éventuels secours?<br /><br />Du titre du film de Duane Stinnett, ne retenez que le terme « Cité » et oubliez le groupe nominal « des zombies »; en effet, passés la scène d'introduction et l'un ou l'autre plan extérieur (parfois réussis, en témoigne la mise à mort très graphique de « madame monsieur météo »), l'intrigue s'intéresse intégralement aux relations que vont établir le différents protagonistes retenus dans le hangar et coupés du monde... ce qui aurait pu être, à l'instar du déjà mentionné « La nuit des morts vivants », très intéressant, mais force est de constater que, dans ses tentatives de décrire les laissés pour compte du système américain incapables de passer au-dessus de leurs différences pour s'entraider, Stinnett passe largement à côté de son sujet et accumule clchés et maladresses.<br /><br />Nous n'aurons droit qu'à un long étalement de scènes de rivalités machistes entre les deux gangs, tandis que le monsieur météo blanc n'est là que pour servir de punching-ball et sortir l'une ou l'autre vanne à deux balles. Les bandes ne feront que se menacer à tour de rôle, ponctuant leur phrase de façon répétitive et exaspérante de « fuck off », « fuck you » et autres « motherfucker ». Lorsque les femmes des bandes tentent de ramener leurs hommes à des préoccupations un peu plus urgentes que leur égo, elles se voient systématiquement clouer le bec par de très poétiques « shut up, you fucking bitch »... Il va sans dire que le scénariste devrait investir dans un dictionnaire des synonymes.<br /><br />Insupportable métrage se voulant démonstratif de l'attitude gangsta des banlieues américaines, le film accumule les clichés et ne se sauve en partie que par les rôles féminins, bien plus crédible que les soit-disant gangsters, et par une fin ultrapessimiste qui pourrait laisser croire à une possible suite (prions pour que cela nous soit épargné).<br /><br />Là où quelqu'un comme un réalisateur débutant chez Corman aurait pu nous livrer un film Z maladroit mais sympathique, Stinnett ne nous livre qu'un melting pot cinématographique accumulant les erreurs à ne pas commettre. Un film de zombies en banlieue réalisé par un homme n'ayant sans doute jamais mis les pieds en banlieue.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-19634500637650224572009-01-25T16:45:00.000+01:002009-01-25T16:48:57.210+01:00[Rec]Une équipe de télévision locale de Barcelone, composée d'une présentatrice et d'un cameraman, décidé dans le cadre de leur émission « Pendant que vous dormez » de suivre une équipe de pompiers durant une nuit. Alors que la première moitié de la nuit se passe à tuer le temps en attendant une éventuelle alerte, le seconde commence par un appel en provenance d'un immeuble <br />annonçant qu'une vieille personne est coincée dans son appartement.<br />Arrivés sur les lieux, les deux pompiers et l'équipe de télévision trouvent au rez-de-chaussée deux policiers tentant de réunir les informations auprès des quelques voisins. Après récolte des dites informations, les pompiers, les policiers et les journalistes montent au premier étage de ce petit immeuble deux facades barcelonnais. Ils trouvent, dans l'appartement, une vieille femme en chemise de nuit présentant les symptômes d'une sorte de rage; elle saute au coup d'un policier et lui arrache la gorge. Laissant l'un des pompiers avec la vieille femme, le reste de l'équipe tente d' évacuer le blessé; l'immeuble est cerné par les forces de police. Le pomier laissé à l'étage est jeté dans la cage d'escalier. Commence alors pour les survivants une fuite qui démarrera des caves pour aboutir au dernier étage, dans une tentative désespérée d'échapper aux morsres des infectés.<br /><br />L'entièreté du métrage est perçue par l'unique caméra du journaliste, procédé également utilisé dans deux longs sortis la même année, à savoir « Cloverfield » (mauvais film de monstre) et « Diary of the dead » (cinquième film de zombies de Romero et sa plus grande réussite depuis « Dawn of the dead »-cf critique du blog). On pouvait donc craindre une énième tentative de « film d'horreur documentaire » qui n'a de documentaire que l'intention, mais c'était sans compter sur les réalisateurs du projet: Jaume Balaguero, réalisateur des brillants « La secte sans nom » et « Darkness », et Paco Plaza. Il faut également ajouter la présence dans l'équipe du directeur de la photographie Pablo Rosso, qui réussi l'exploit, grâce à un savant dosage des lumières, de faire croire que l'entièreté des scènes filmées grâce à la lampe de la caméra du journaliste ne sont en effet éclairée que par celle-ci.<br /><br />Balaguero et Plaza ont également compris deux éléments d'une importance capitale:<br />- Si le métrage est un documentaire, il doit en avoir la durée. Le film fait en tout et pour tout une heure dix; logique lorsque l'on sait que les infectés se comportent comme ceux de « 28 jours plus tard » et comme les zombies de « Dawn of the dead » version Zack Snyder. Les actants n'ont donc pas le loisir d'épiloguer pendant des heures sur la meilleure manière de s'en tirer;<br />- Plus d'une demi-heure de métrage est consacrée à la présentation des personnages: on a donc bien l'impression d'assister à un film documentaire qui n'est pas encore passé à la salle de montage.<br /><br />En ce qui concerne l'ambiance, que le spectateur soit rassuré: qu'il soit un habitué du genre ou un novice, il vivra probablement les trois étapes suivantes:<br />- Une attente de l'alerte dans la première demi-heure, qui lui donnera une véritable empathie envers les protagonistes du film;<br />- Une véritable angoisse lors du démarrage de l'action dans l'immeuble; il est impossible de savoir qui va s'en sortir et qui sera la prochaine victime;<br />- Une expérience terrifiante lors dès dix dernières minutes, lorsque le fin de mot de l'histoire et l'explication (car il y en a une) de l'épidémie tombent. Le terme « terrifiant » est celui que je juge le plus apte pour qualifier la dernière partie de [Rec]; je n'ai que trop rarement resenti ces émotions lors de projection de soit-disant films d'horreur. Il est à signaler que le « home cinema » prend toute son importance lors des dernières scènes, tant l'ambiance de bruitage vient de tous les côtés de l'appartement du dernier étage.<br /><br />En clair, [Rec] est une expérience à vivre pour tout amateur d'horreur qui se respecte. A voir dans les conditions les plus optimales possibles, dans la pénombre, seul ou accompagné de personnes ne faisant aucun commentaire, si possible en VO avec home cinema.<br /><br />[Rec] est un futur classique du cinéma d'horreur européen.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-89894938379513515772008-08-31T10:25:00.002+02:002008-08-31T10:42:44.398+02:00Génération perdueRécemment divorcée, une mère et ses deux ados s'installe dans la station balnéaire de Santa Carla. Elle emménage chez son père, un vieux baba cool. L'aîné des deux garçons fait la connaissance d'un groupe de motards un peu louche, le plus jeunes se lie d'amitié avec deux garçons persuadés que la ville est contaminée par des vampires... Il s'avère qu'ils ont raison...<br /><br />Il est de ces films que, inexplicablement, vous pouvez voir et revoir avec le même plaisir. "Génération perdue" ("The lost boys" en VO) de Joël Schumacher, réalisé en 1987, en fait partie. Comment ce petit film d'horreur familial formaté peut-il me faire resentir un tel plaisir à chaque vision? Sans doute plusieurs raisons...<br /><br />La première est que, sans nul doute, ce film résume tout le kitsh et le mauvais goût des années 80, que ce soit dans l'attitude vestimentaire, la musique et l'attitude "cool" de la jeunesse. Complètement dépassé aujourd'hui, ce film sent nénanmoins bon les eighties pour tous ceux qui y ont vécu. Je crois que l'on pourrait resentir la même chose si l'on revisionnait la série "21 jump street" aujourd'hui.<br /><br />La deuxième explication est probablement la qualité du casting. Retrouver Jason Patric et Kieffer Sutherland sortant de l'adolescence a quelque chose de nostalgique. Un autre acteur présent est Corey Feldfman, indiscociable pour notre génération de trentenaire de son rôle de "bagou" dans le film "Les Goonies" (où, soit dit en passant, l'on retrouve d'ailleurs le tout jeune Sean Astin, futur Sam du "Seigneur des Anneaux"). Les acteurs jouent ce film avec un plaisir manifeste qui devient diablement communicatif au cours du visionnage.<br /><br />La troisième et dernière raison est aussi le travail technique remarquable fait par certains artisants sur ce petit film d'horreur: les maquillages minimalistes et efficaces de Greg Cannon, le travail photographique et des lumières de Michael Chapman, ...<br /><br />Le film réunit en fait les éléments qui le rendent classique et assez unique en son genre: il capte l'esprit d'une époque, n'a pas peur de mélanger horreur pure et comédie, bénéficie d'un casting de qualité, ....<br /><br />Aujourd'hui disponible en DVD, dans une édition collector, le film se regarde avec plaisir. Les suppléments sont intéressants, entre autres les quelques scènes coupées qui approfondissent les relations entre les différents protagonistes, notamment celle entre le chef des vampires et la mère des deux ados.<br /><br />"Génération perdue" a un cachet indéniable, que l'on aime ou non le métrage. Personnellement, je l'ai revu hier soir et je sais pertinemment bien que je le reverrai d'ici trois ou quatre ans, retombant dessus dans ma vidéothèque. Ce film est, en quelque sorte, une petite cure de jouvence.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-22250265345267540392008-08-28T10:40:00.005+02:002008-08-28T11:02:06.794+02:00Astérix aux jeux olympiquesAlafolix, habitant du petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, est tombé amoureux d'Irina, une princesse grecque. Il entretient avec elle une correspondance poétique à l'aide de son pigeon voyageur Télégrafix et d'Obélix qui, renonçant à la violence, lui souffle de superbes poèmes. Irina est promise à Brutus, fils adoptif de César, personnage lâche et cruel. Le père d'Irina décidé que le vainqueur des Jeux Olympiques épousera sa fille.<br /><br />Cette troisième adaptation "live" des aventures d'Astérix suit le chemin emprunté par Alain Chabat: de nombreux gags, de nombreuses références au cinéma, de nombreuses "guest star" et une intrigue tournant autour de personnages autres qu'Astérix et Obélix, ne jouant ici que de simples adjuvants d'Alafolix.<br /><br />L'intrigue se base surtout sur Brutus, campé par Benoît Poelvoorde (comme d'habitude génial lorsqu'il s'agit d'incarner des personnages détestables), qui cherche par tous les moyens à se débarrasser de son père César, joué par Alain Delon qui n'a manifestement pas dû se forcer pour jouer un personnage vaniteux à l'excès (il suffit de se souvenir des interviews de certains protagonistes du film: refus de jouer en présence d'autres acteurs, ce qui se voit au montage par endroits; refus de recommencer des prises de vues, Etc etc). Il est à noter que le jeu de Delon sonne d'ailleurs parfois bien faux...<br />Le rôle d'Astérix est repris par Clovis Cornillac qui calque malheureusement un peu son jeu sur les précédentes prestations de Clavier; il n'est néanmoins pas aussi insuportable que ce dernier. Obélix est fidèlement interprété par Gérard Depardieu, toujours aussi crédible en gros costaud candide.<br /><br />Les nombreux acteurs connus et présents dans le film tirent leur épingle du jeu et font de ce métrage un plaisir pour les yeux et les oreilles: Frank Dubosc en Assurancetourix, Bouli Lanners en patriarche grec, Elie Siemoun en arbitre inventeur du "pied-balle", Francis Lananne en Barde, ... Même le champion de formule 1 Michael Schummacker s'offre un rôle bien sympathique. Dommage que notre Jean-Claude Van Damme national n'était pas libre pour incarner un gladiateur.<br /><br />Un excellent divertissement avec, en prime, un fou rire involontaire lors du générique de fin: le modeste Alain Delon a fait encadrer son nom dans le générique avec la mention "avec la participation exceptionnelle de...". Incroyable et l'on peut se demander ce que Delon, qui a un jour déclaré que le Cinéma Français mourrait avec lui, pense être alors qu'il n'est jamais que comédien: il n'a pas inventé un remède contre le cancer. Même Brando, au sommet de sa crise d'égo, n'a jamais eu une pareille attitude...Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-90019711798671101232008-08-27T14:30:00.002+02:002008-08-27T14:56:58.728+02:00Resident Evil ExtinctionLe T-virus expérimenté par la Umbrella Corporation a décimé l'entièreté de la planète. Animaux et végétaux sont contaminés ou détruits. Les rares survivants, principalement des enfants, tentent de rallier l'Alaska. Les dirigeants d'Umbrella tentent eux de synthétiser un vaccin dans une base souterraine à l'aide de l'ADN d'Alice, femme génétiquement modifiée.<br /><br />Troisième adaptation cinématographique du célèbrissime jeu vidéo de Capcom, "Resident Evil Extinction" se situe à mi-chemin des deux précédents opus: moins bon que le premier, meilleur que le catastrophique "Apocalypse"... Ce n'est cependant guère un compliment, le film se contentant simplement d'insérer à son intrigue des idées largement pompées d'autres métrages: l'attaque des corbeaux ("Les Oiseaux"), la tentative de domestication des zombies ("Le jour des morts vivants"), le convoi traversant le désert, protégé par une super guerrière ("Mad Max III"), ... Comble du comble, les références vidéoludiques sont elles quasiment absentes, si l'on excepte la base souterraine d'Umbrella, les noms des personnages (Claire, Carlos, ...) et le monstre final qui n'est autre... que le boss du premier jeu vidéo de la série. L'obscurité étouffante présente dans le jeu est ici remplacée par le soleil du désert. En clair, un remarquable foutage de gueule pour le joueur de base.<br /><br />Enormément d'incohérences sautent aux yeux: zombies déséchés par le soleil du désert, aussi parcheminés que ceux de "L'enfer des zombies" de Lucio Fulci, mais pissant du sang frais, humains immunisés (pourquoi?), la Umbrella corporation fonctionnant comme si le monde ne s'était pas écroulé, ... De bonnes idées ne sont absolument pas exploitées. Simple exemple: la nature étant touchée par le virus, cela aurait pu amener à des scènes d'animaux et de végétaux tueurs absolument dantesques... Rien de tout cela.<br /><br />Le code de base du film de zombie n'est pas respecté: c'est le cerveau qui domine les implulsions du mort et le fait marcher; c'est donc la tête qu'il faut détruire. Tadaaam!!!! Voici le seul film où l'on égorge des morts qui n'ont pas besoin de sang pour marcher, où l'on tire dans les poumons de zombies qui ne respirent pas... Génial!<br /><br />Mais on ne le dira jamais assez: la présence de Milla Jovovich, vrai manequin et fausse actrice, reste le handicap majeur du film. Dotée du charisme d'un maquereau au rayon surgelé d'une poissonnerie, elle resemble toujours à une pub L'Oréal, même vêtue de frusques en lambeaux et errant dans le désert.<br /><br />Les jeux Resident Evil sont, dans une majeure partie, oppressants et effrayants. Le récent "Resident Evil 4" est présent pour le rappeler. Jusqu'à maintenant, aucun film de la franchise ne produit le moindre effet de surprise. Reste au spectateur qui désire voir une adaptation plus ou moins fidèle à se retourner vers les films de Romero, qui ont inspirés les jeux. Cruelle déception.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-58625095327611923462008-08-11T09:24:00.003+02:002008-08-11T09:48:28.230+02:00The Dark KnightComme le laissait penser la fin de "Batman Begins", Bruce Waine va devoir faire face à un tueur psychotique: le joker. Celui-ci propose en effet à la pègre de Gotham de stopper Batman contre la moitié des revenus mafieux de la ville. Le joker doit faire face à trois hommes avides de justice et incorruptibles: Batman, le procureur Harvey Dent et le lieutenant James Gordon.<br />De son côté, Bruce Waine est tiraillé entre la nécessité de poursuivre sa lutte contre le crime en incarnant Batman (devenu un modèle, certains habitants de Gotham allant jusqu'à se faire passer pour lui) et l'envie de reconquérir la femme de sa vie, Rachel Dawes, celle-ci étant fortement attirée par Harvey Dent... Situation d'autant plus compliquée du fait que Waine respecte profondément Dent...<br /><br />Beaucoup de lignes ont déjà été écrite sur l'intérpretation du regretté Heat Ledger dans le rôle du joker et il faut dire que pour une fois, la presse est unanime: le Joker est un personnage hallucinant de vérité et restera sans aucun doute l'un des terroristes psychotiques majeurs de l'histoire du cinéma. Contrairement au Joker incarné par jack Nicholson, le Joker version Ledger est terrifiant à chacune de ses apparitions. Néanmoins, la prestation de Nicholson n'est pourtant pas à oublier, tant les acteurs et les réalisateurs (Burton / Nolan) avaient une approche diamétralement opposée du personnage: le duo Buton/Nicholson le voyait comme un adulte se comportant comme un gosse hyperactif; le tandem Hedger/Nolan le voit lui comme un adulte adorateur du chaos et de la terreur, ne cherchant rien d'autre que l'excitation face aux crimes qu'il accomplit. Le Joker de Burton veut de l'argent et du pouvoir, celui de Nolan ne cherche que la destruction.<br /><br />Christian Bale reprend bien sûr avec brio le rôle de Batman et le reste du casting est excellent. La prestation hallucinante de Ledger ne doit pas occulter les rôles joués par Gary Oldman (le lieutenant James Gordon qui joue ici un rôle majeur), Aaron Eckhart (Harvey Dent "double face", qui fait oublier sans aucun problème l'horrible cabotinage de Tommy Lee Jones dans le Batmn III de Schumacker), Michael Caine (Alfred, fidèle serviteur de Bruce Waine) et Morgan Freeman (Lucius Fox, inventeur de génie et, avec Alfred, garant de la santé mentale de Waine).<br />On a même droit à un clin d'oeil à Batman Begins avec une apparition de l'Epouvantail (Cillian Murphy).<br /><br />Seule ombre au tableau: l'actrice Maggie Gyllenhaal qui incarne Rachel Dawes, amour de Batman et de Dent. L'actrice, pourtant excellente, offre un jeu qui, au jugement de ma sensibilité de spectateur, ne colle pas avec l'univers de Christophe Nolan. C'est en effet un personnage que je trouve bien trop superfitiel et caricatural (son seul intérêt est de se faire enlever et qu'on tente de la sauver) et qui aurait plus eu sa place dans l'univers plus onirique de Burton.<br /><br />The Dark Knight, tout en restant un blockbuster énorme, est sans conteste la meilleure adaptation des aventures de Batman sortie sur les écrans... A égalité avec le premier opus de Burton qui mettait également en scène le Joker... Comme quoi, quand un "méchant" est charismatique... Le Joker serait-il à Batman ce que Dark Vador est à Star Wars?Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-28586698873914324802008-07-29T11:31:00.006+02:002008-07-29T12:11:58.425+02:00Final Fantasy VII; advent childrenNous sommes dans un monde imaginaire semblable à la terre dans lequel magie et sciences cohabitent de manière tout à fait naturelle. Deux ans après la mort de Séphirot et le cataclysme qui faillit détruire le monde, de nombreuses personnes portent des géostygmates douloureux et trois personnages mystérieux, ayant en eux des cellules de Jenovah, recherchent leur "Mère".<br />Cloud retrouve son groupe d'écocombattants et est obligé de s'allier avec son ex-ennemi Rufus, président de la Shinra Inc. A nouveau, l'avenir de la planète semble menacé...<br /><br />Signalons d'emblée que ceux qui n'ont pas, comme le rédacteur de ces quelques lignes, passé près de 150 heures à percer les secrets du jeu "Final Fantsay VII" sorti sur Playstation en 1994, qui n'ont pas sué pour arriver au mythique niveau 99, but de tout fan de RPG qui se doit, ceux-là auront beaucoup de mal à comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire (que sont les matérias? Qui est Aeris? Séphirot? Jenovah?, ...).<br />Si vous êtes dans le cas, deux solutions: fouiller le marché d'occase pour dénicher le jeu (convoité comme le saint Graal) et s'y mettre ou, plus simple, regarder le bonus "remeniscence of Final Fantasy VII" et se taper la demi-heure d'extrait du jeu expliquant la base de l'intrigue.<br />Il sera nénamoins difficile aux non-joueurs d'accrocher à l'intrigue, tant ce jeu est un mythe en soi et est encore considéré aujourd'hui comme l'un des plus grand RPG de l'histoire du jeu vidéo. Quel joueur n'a pas en effet passé des nuits blanches dessus? Quel joueur n'a pas senti son coeur se serrer à la mort du personnage d'Aeris? Quel joueur n'a pas bavé d'admiration devant des séquences cinématographiques révolutionnaires pour l'époque? Quel joueur n'a pas cherché les combinaisons ultimes de matérias pour pouvoir vaincre les Armes mythiques du désert et des fonds marins?<br />Tout ça pour dire que le novice ne percevra sans doute que l'incroyable défit logistique de ce film.<br /><br />Voilà en effet le premier sentiment que l'on éprouve dès les premières minutes de projection: comment peut-on arriver à un tel degré de perfection dans des images générées par ordinateurs? Mis à part le côté très "Dragonball" des personnages, on a l'impression d'être devant des images réelles. Dans un secteur ou l'animation d'un métrage peut être dépassée après 3 mois, "Final Fantasy VII advent children" a atteint un degré de perfection à mon sens inégalé encore aujourd'hui. La bande-son, mixant avec brio musiques d'influence techno et métal avec de l'opéra, accompagne magnifiquement les scènes graphiques qu'elle illustre. Un tel degré de qualité s'explique par le succès de vente du jeu original (des millions d'exemplaires) et par le budget incroyable déjà accordé par Square Enix pour celui-ci: 45 millions de dollars, du jamais vu pour l'époque. Le film devait donc être à la hauteur du jeu.<br /><br />Dans ce film, complément indispensable à quiconque a adoré le jeu (cette suite est d'ailleurs dédiée aux fans), Cloud trouvera la paix intérieure car il n'est toujours pas remis de la mort d'Aeris qu'il n'a pu sauver, étant arrivé trop tard dans la Cité des Anciens. Tous les personnages emblématiques que nous avons eu le plaisir de diriger, de combattre et de rencontrer dans les années 90 (Barret, Tifa, Nanaki, Cid, Youfie, Vincent, Caith Sith, Reno et les Turks, Marlène, ...) répondent présent dans le long métrage.<br /><br />Les clins d'oeil au jeu sont légions: musique de GSM rappelant celle des combats gagnés, lieux emblématiques (l'Eglise, la Cité des Anciens, ...), ... Mais cela ne suffisait pas: ce film apporte au hardcore gamer des compléments d'informations indispensables et surtout une réponse à la question frustrante qu'il se posait à la fin du jeu: que deviennent les personnages? En effet, les jeux suivants (du VIII au XII) se dissocient du scénario du VII (très "écolo" et très "voyage mystique"), glissant vers un terrain beaucoup plus sentimental (à l'exception du IX et du jeu "Final Fantasy VII advent children", sorti sur PS2 suite au succès du film). Après s'être à ce point impliqué dans un jeu, le joueur se sentait quelque peu orphelin.<br /><br />Elément indispensable pour les fans du jeu ou simple performance technique, on ne peut néanmoins que sortir impressionné par cette adaptation cinématographique de jeu. Elle se place largement au-dessus de ce qui s'est fait jusqu'à présent (il suffit de voir cette liste non exhaustive: "Street fighter, Mortal Kombat, Mario bross, Double Dragon, Resident Evil, Hitman, ..."). On adhère ou non... perso, je signe des deux mains.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-38237861743637850372008-07-27T13:08:00.004+02:002008-07-27T13:33:37.785+02:00Au service de SatanDouglas Whooly (l'inconnu Alexander Brickel; la gueule de l'emploi!) est un gamin de plus ou moins 11 ans fanatique du jeu vidéo "Satan's little helper", dans lequel le personnage doit aider le diable à tuer le plus de gens possibles. Lors de la fête d'Halloween, il fait sa collecte de friandises seul, sa soeur préférant rester à la maison avec son nouveau petit copain. Maudissant celui-ci, Douglas aperçoit alors un homme déguisé en Satan qui sort ce qu'il croit être un faux cadavre d'une maison pour l'intégrer à une scène d'horreur dans le jardin. Le gamin court vers ce personnage et lui dit être fanatique de son jeu et lui demande s'il peut l'aider à se débarasser du petit ami de sa soeur. Trop heureux de pouvoir tabasser quelqu'un, le psychopate (qui ne dira pas un mot de tout le film et dont on ne verra jamais le visage) accepte avec énergie. Il se fait ensuite passer pour le petit copain en question et commence alors une virée meurtrière orchestrée par Douglas, hilare, qui ne se rendra compte que très tard que tous les meurtres sont réels.<br /><br />Le film du trop rare Jeff Lieberman ("Remote control, Blue sunshine, ...") est tout simplement hilarant et se révèle être l'un des meilleurs slashers des 10 dernières années depuis le parodique "Scream". Ce gamin crédule à la limite de la connerie qui jubile devant des actes affreux qu'il croit factices est une idée géniale; c'est poussé à un point que lorsque Douglas, assistant au meurtre de son père, se rendra compte qu'il a fait rentrer un véritable meurtrier dans la maison, il priera Jésus de venir l'aider. Le psychopate sonne à la porte déguisé en messie... le gamin le laisse entrer!<br />Le film est parsemé de petites scènes complètement décalées: trois jeunes débiles s'amusent à casser des vitres et autres boites aux lettres durant la nuit d'Halloween en criant "anarchie" et en rigolant bêtement (on n'est pas loin de Beavis and Butthead); lorqu'ils rencontrent le tueur en ville, l'un des ados l'appelle "maître" et lui fait un savant petit salut avec les mains (dont même actuellement seuls les rappeurs ont le secret) auquel répond avec un plaisir évident le tueur. Impayable! La scène de caddies dans le parking du supermarché, hommage insolent à "Death race 2000", est aussi à placer dans les annales.<br /><br />Il convient également de saluer la prestation de Joshua Annex qui arrive à donner une véritable personnalité à un tueur affublé d'un masque ridicule en utilisant toutes les techniques propres aux acteurs burlesques du cinéma muet; un véritable tour de force!<br /><br />"Au service de satan" fut distribué avec le magasine "Mad Movies" et se trouve relativement facilement à l'achat dans les DVD "low budget"; je ne saurai qu'en conseiller l'achat car s'il est une comédie sous forme de slasher qu'il faut avoir vu actuellement, c'est bien celle-ci!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-81530969060998336892008-07-27T12:35:00.003+02:002008-07-27T13:08:17.449+02:002001 maniacs"2000 maniacs", réalisé par Herschell Gordon Lewis en 1964, est la première comédie gore de l'histoire du cinéma. Le même réalisateur avait réalisé, 3 ans auparavant, le premier film gore du cinéma américain: "Blood feast" (aujourd'hui complètement dépassé). "2000 maniacs" garde encore aujourd'hui un cachet indéniable, même si le côté gore est tout à fait dépassé (on trouve plus de sang dans n'importe quel blockbuster d'horreur actuel); voir les rednecks s'amuser lors d'une fête foraine à massacrer les malheureux "nordistes" dans des parodies de jeux de foire est tout simplement jubilatoire.<br /><br />"2001 maniacs" reprend exactement la même histoire que le film d'origine: un village sudiste massacré par les troupes nordistes durant la Guerre de Sécession réapparaît à intervalle régulier pour trucider, au cours d'un fête foraine, les malheureux natifs d'états nordistes qu'ils arrivent à attirer dans leur village de "Pleasant Valley". Le jeu des habitants consiste à faire de leurs victimes les "invités d'honneur" de la fête. Ils se débrouillent pour les séparer et tuent une personne par jour à l'insu des autres lors d'un jeu foarain (ils ont beaucoup d'imagination!); ils servent ensuite la victime lors d'un barbecue géant qui a lieu tous les soirs.<br /><br />"2000 maniacs" et "2001 maniacs" sont des parodies horrifiques du classique de 1954 "Brigadoon" (de Vincente Minnelli avec Gene Kelly et Van Johnson) dans lequel 2 américains en voyage en Ecosse vont trouver le village de Brigadoon qui apparaît tous les 100 ans. Ils vont tomber amoureux d'une habitante.<br /><br />Le film d'horreur de 1964 suit le mêm schéma: chaque victime est courtisée par un habitant du village pour être mieux piégée.<br /><br />"2001 maniacs" modernise le film de 1964 et c'est bien là que se situe le problème: là où Lewis prenait un réel plaisir à dissocier le côté "paysan sympathique" des habitants de Pleasant Valley et leurs actes meurtriers, Tim Sullivan nous les présente directement comme sadiques et fanatiques de l'homicide.<br /><br />Le choix des personnages pose déjà un grand problème: c'est du déjà vu 1000 fois: des copains obsédés par la bière, l'herbe et le sexe qui rencontreront des copines obsédées par la bière, l'herbe et le sexe qui se feront piéger par des fantômes faisant semblant d'être obsédés par la bière, l'herbe et le sexe... En clair, le scénario de n'importe quel slasher actuel formaté par Hollywood. Là où le classique opposait des citadins nordistes et modernes à des rednecks, Sullivan plonge ses personnages modernes dans un village dont les habitants ont l'air plus dévergondés que les jeunes ados actuels: scène lesbiennes, rites d'alcool universitaires, habillement en string et en wonderbras, ... pas très crédible de la part de personnages vieux de plusieurs siècles!<br /><br />Mieux encore: les mises à mort très graphiques de l'original ne sont pas montrées à l'écran (exception faite de la scène d'écartèlement); on n'en voit que le résultat... Un comble pour une comédie gore!<br /><br />Seul plaisir pour les yeux: le cabotinage de Robert Englund ("Freddy, urban legned, Whishmaster, ...") dans le rôle du maire. Il bénéficie d'un capital sympathie indéniable.<br /><br />En résumé, là où "2000 maniacs" posait les bases de la comédie horrifique à la "Brain dead", "2001" maniacs" se contente d'être une soupe (pas trop indigeste; soyons honnête) pour public ado de base. La jaquette du DVD parle d'ailleurs d'elle-même: "Par les producteurs de Hostel et Cabin Fever". Les mises à mort, parfois inventives, sont la seule véritable attraction du film qui souffre du fait que de nombreuses comédies d'horreur ont été réalisées depuis 1964. Il ne fait plus le poids aujourd'hui et est, dès sa sortie, complètement dépassé.<br /><br />Un film d'"horreur" du samedi soir avec copains et bières... et encore!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-6398556055636978542008-07-27T12:06:00.004+02:002008-07-27T12:34:55.124+02:00Bubba Ho-TepSi vous ne le savez pas encore, Elvis n'est pas mort! Il a tout simplement voulu retrouver l'anonymat et a échangé son existence contre celle de son sosie le plus doué; c'est donc le dit sosie qui est mort!<br /><br />Nous retrouvons donc Elvis Presley (Bruce Campbell) dans une maison de retraite. Il ne se déplace plus qu'en tribune et souffre terriblement de la prostate. Il se souvient des jours meilleurs et broie du noir; plus personne ne veut le croire lorsqu'il affirme qu'il est le véritable Elvis et qu'il aimerait retrouver sa fille et ses privilèges. Son seul ami et le seul à le croire est un vieil homme afro-américain en chaise roulante (Ossie Davis), persuadé d'être John F. Kennedy que l'on a teint en noir pour l'écarter de la vie politique. Les deux hommes se respectent et s'écoutent l'un l'autre, observant la vie monotone des patients qui les entourent. Ils n'attendent plus rien de la vie et souhaitent que leurs derniers jours s'écoulent de la manière la moins douloureuse possible.<br />Mais lorsque une momie fanatique de western se met à décimer la maison de retraite, Elvis et John décident de défendre au péril de leur vie la dernière chose qui leur reste: l'amitié des patients qui résident avec eux. Ils retrouveront ainsi dans ce dernier combat l'occasion de resentir ce que c'est que d'être un héros.<br /><br />Don Coscarelli (réalisateur de la série "Phantasm", "La survivante", ...) est un réalisateur à part qui signe ici un film absolument déroutant. En lisant le résumé ci-dessus, ne peut-on pas s'attendre qu'à un comédie fantastique complètement burlesque? Il ne nous donne pourtant, sous le couvert du film fantastique, rien d'autre qu'une superbe réflexion sur la difficulté de vieillir.<br /><br />Bruce Campbell ("Evil Dead, Spiderman, Xéna, Escape from LA, Alien Apocalypse, Moontrap, Maniac cop 2, ...") joue le King vieillissant avec une crédibilité stupéfiante; on n'avait plus vu meilleure incarnation d'Elvis au cinéma depuis l'interprètation bluffante de Kurt Russel dans le téléfilm de Carpenter, c'est-à-dire depuis plus de 20 ans. Il est assisté par Ossie Davis ("Malcolm X, 12 hommes en colère, Gladiator, She hate me, Dr Doolittle, Freedom man, The Hill, ...") dans son dernier rôle au cinéma (l'acteur nous a malheureusement quitté depuis), touchant dans la peau de ce vieil homme persuadé d'être au coeur d'un complot national le touchant depuis plusieurs décénnies.<br /><br />Le film se déroule très lentement, à l'instar de la démarche de ses pensionnaires. Coscarelli prend le temps de nous présenter les personnages et de les rendre attachants. Toute l'ambiance de la maison de retraite est parfaitement rendue; pour peu on penserait y vivre également. Le réalisateur n'oublie pourtant pas le suspense, chaque attaque de la momie étant inquiétante. Le combat final (très lent) terminé, on ne peut s'empêcher de sentir son coeur se serrer à la vue de ces pitoyables papis, usant jusqu'à leurs dernières forces pour sauver leur misérable petit chez-eux.<br /><br />Un film touchant, attachant, dans lequel le réalisateur n'a pas peur de se mettre à nu pour nous confier sa peur de vieillir mais aussi son optimisme de vouloir rester utile à la société jusqu'à son dernier souffle. Un film rare au cinéma.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-35747657098910959352008-07-27T11:48:00.003+02:002008-07-27T12:06:42.255+02:00Ghost RiderJohnny Blaze (Nicolas Cage, nulissime!), cascadeur professionnel, vend son âme au diable (Peter Fonda, insipide) pour sauver son père atteint d'un cancer. Il est trompé par le Malin et devient le "Ghost Rider", envoyé des enfers chargé de récolter les âmes des mééééééchants. Devenu adulte, il retrouve Roxanne (Eva Mendes qui est comme d'habitude: pire que nulle), son amour secret. Lorsqu'elle va être menacée par Blackheart (Wes Bentley incarnant le pire fils de satan jamais vu à l'écran), Johnny va utiliser ses pouvoirs contre son ancien maître et tenter de récupérer son âme.<br /><br />Tout est dit dans la présentation: Mark Steven Johnson signe ici une des pires adaptations de comics de l'histoire du cinéma. Il faut dire que ce garçon avait de l'entraînement: c'est également lui qui a réalisé le désastreux "Daredevil"!<br />Comme signalé plus haut, le casting est désastreux, malgré la présence de Nicolas Cage (attaché au projet depuis l'achat des droits du comic, mais jouant comme un pied) et de Peter Fonda (il se contente d'apparaître): Eva Mendes, actrice à forte poitrine (son seul atout) et parmi les plus nulles des 10 dernières années; Wes Bentley, incarnant le fils de Mephistopheles d'une manière tout simplement exécrable (Bon Jovi aurait été plus crédible, c'est dire!), ...<br /><br />Le film est parsemé d'effets spéciaux en images de synthèses, tous plus moches les uns que les autres: la transformation en Ghost Rider, le morphing de Blackheart, ...<br /><br />Rien dans ce film ne rappelle la noirceur de la BD originale. On peut se demander maintenant comment Mark Steven Johnson arrive à faire jouer de bons acteurs (on les aime ou non, mais Ben Affleck et Nicolas Cage bien dirigés peuvent être tous deux excellents) de manière aussi mauvaise. On ne croit pas une seconde au film (un comble avec un matériau de base comme celui du Ghost Rider!) et a aucun moment nous ne sommes pris d'empathie pour l'un ou l'autre des personnages.<br /><br />Un film à fuir comme la peste!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-39736768268745689292008-06-20T09:36:00.004+02:002008-06-20T10:16:29.918+02:00HalloweenIl est toujours délicat de s'attaquer aux origines d'un personnage mythique du film d'horreur; les récents "Massacre à la tronçonneuse: au commencement" et autres "L'exorciste, au commencement" nous le prouvent malheureusement. Aussi, quand les studios ont annoncé, il y a déjà quelques années, un film relatant la jeunesse de Michael Myers, le tueur d'Halloween imaginé par John Carpenter et Debra Hill dans les années 70, les fans de base avaient de quoi s'inquiéter.<br />C'était sans compter un réalisateur qui a entretemps connu un succès critique et public en seulement deux films et à qui les studios confient le projet: Rob Zombie.<br /><br />Le réalisateur, au lieu de bacler son projet et de donner une raison bateau sur l'origine du mal (enfant maltraité, jeté à la poubelle, ...), décide de diviser son métrage en deux parties: une totalement inventée (et absolument fabuleuse) contant la jeunesse et le traitement en asile de Michael, et une autre (moins bonne mais néanmoins très ingénieuse) reprenant la totalité du film de Carpenter, avec des variantes parfois très importantes donnant à Myers un caractère bien plus violent et inquiétant.<br /><br />La jeunesse de Michael n'est certes pas rose, mais entre un beau-père alcoolique aux penchants pédophiles (incarné par le fabuleux William Forsythe, qui jouait déjà le shériff dans "Devil's rejects" de Rob Zombie) et une soeur nymphomane, il reçoit un amour inconditionnel de sa mère (Sherry-Moon Zombie, émouvante) et adore sa petite soeur d'un an , Laurie. Il est harcelé par un gamin de son école, une petite frappe qui emmerde l'ensemble du bahut.<br />Myers (campé par Daeg Faerch, un jeune acteur à suivre de près) suit un véritable parcours initiatique dans sa folie meurtière, déclenchée par son beau-père et sa soeur. Il commence par tuer des animaux, ensuite un camarade de classe et enfin son beau-père, sa grande soeur et son petit ami. Il laissera la vie sauve à sa petite soeur, partie innocente de lui-même qu'il recherchera par la suite, et à sa mère, absente de la maison. Il ne peut tuer que masqué, comme si cet artifice lui enlevait toute humanité.<br /><br />Il est pris en charge par le docteur Loomis (Malcolm Mc Dowell, criant de vérité) et un gardien (Danny Trejo, génial dans un rôle à contre courant de ce qu'il fait d'habitude) lui servira durant 15 ans de figure paternelle. Le traitement échoue, Michael tue une infirmière à coups de fourchette, hurle sur sa mère qu'il tente d'assassiner et s'enferme ensuite dans le mutisme le plus total. Il ne parlera plus jamais et se contentera de fabriquer des masques qu'il n'enlèvera plus jamais. Le choix de Malcolm Mc Dowell dans le rôle du psychiatre n'est certainement pas innocent: son personnage échoue dans sa thérapie et fait de Michael l'incarnation même du mal; on se souviendra de Mc Dowell dans "Orange mécanique", lui aussi encore plus fou à sa sortie d'asile qu'à son entrée. Zombie s'est contenté d'inverser les rôles...<br /><br />Lors de son évasion, Michael, âgé de 25 ans (incarné par Tyler Mane, acteur au physique impressionnant et vu dans le rôle de Dents de Sabre dans "X-men"), fait un véritable carnage. Le meurtre le plus violent est celui du personnage de Danny Trejo, figure amicale de Michael, seul gardien le traitant en être humain. Le pont de non-retour est atteint; Myers ne croit plus en la bonté humaine et tue de manière sauvage et instinctive.<br /><br />Le tueur revient dans la maison de son enfance, retrouve son masque (dont on connait enfin l'origine) et son couteau, et part à la recherche de sa soeur Laurie (Scout Taylor-Compton, très crédible). On s'interroge alors sur les motivations de Michael: après de nombreux meurtres, il se retrouve face à sa soeur (qui ignore tout de son passé), lui montre une photo de famille et enlève son masque... Est-ce un dernier appel à l'aide, pour retrouver son humanité? La réaction violente de Laurie réduit à néant ce dernier sursaut et Michael n'aura désormais comme unique but que le meurtre de sa soeur.<br /><br />Je ne vais pas révéler ici l'ensemble des thèmes évoqués par Zombie, tant ils sont nombreux, ni commenter les grandes différences entre le film de Carpenter et celui-ci; je laisse la surprise au spectateur potentiel. Je parlerai encore du casting très complet et référentiel du film qui est complété, en plus des comédiens déjà cités, par: Bill Moseley ("House of 1000 corpses, Devil's rejects"), Sid Haig ("Kill Bill, House of..., Devil's..."), Ken Foree ("Zombie, Devil's Rejects"), Dee Wallace ("Rencontre du 3ème type"), Brad Dourif ("Vol au-dessus d'un nid de coucou, le Seigneur des Anneaux", la série "Deadwood", la voix de "Chucky"),... Rob Zombie s'entoure vraiment de plus en plus d'une famille d'acteurs, à l'instar de réalisateurs comme Tim Burton, Takeshi Kitano et Guillermo Del Toro.<br /><br />"Halloween, le mal à un destin" (horrible titre français), est le premier film de commande de Rob Zombie. Il ne nous reste plus qu'à espérer que le jour où des studios revisiteront des créatures mythiques telles que Freddy, Jason et autres croquemitaines, ils feront appel à Rob Zombie, qui représente une conception sérieuse et respectueuse du cinéma de genre qu'espérait toute une génération de fans frustrés par la vague de films d'horreur tout public des années 90.<br /><br />Back to the 70's!!!!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-66154769946968886582008-06-20T09:24:00.004+02:002008-06-20T09:36:30.521+02:00Leatherface, massacre à la tronçonneuse IIIJe ne vais pas écrire un roman sur ce film qui est une sympathique petite production Z.<br /><br />Un couple en pleine crise traverse les USA afin de rejoindre la Floride pour tenter de donner une dernière chance à leur relation. En traversant une contrée désertique du Texas, ils vont tomber aux mains d'une famille de dégénérés cannibales.<br /><br />Rien de bien original dans le scénario de ce film, mais on passe un bon moment de rigolade devant ce film parfois involontairement drôle et bourré de non sens (une héroïne, qui a vu ces deux mains clouées à une chaise, recharge sans peine un fusil à pompe et tire sur tout ce qui bouge, une homme reçoit un coup de couteau dans la jambe et court après comme Ben Johnson, ...).<br /><br />Pourquoi en parler alors?<br /><br />Tout simplement pour que le spectateur puisse voir Viggo Mortensen ("Le Seigneur des Anneaux, L'impasse, History of violence, Les promesses de l'ombre, ...) dans le rôle du frère aîné et chef d'une famille d'anthropophages faire face avec un plaisir évident à un des "working actor" les plus cultes du cinéma d'horreur, j'ai nommé Ken Foree.<br /><br />La trilogie des "Massacres à la tronçonneuse" n'a, mis à part le premier, aucune véritable qualité à signaler, si ce n'est à chaque fois un casting d'acteur talentueux qui ne se prennent à aucun moment au sérieux (le deuxième affichait quand même Dennis Hopper, Bill Moseley et Renée Zelweger).<br /><br />Les producteurs des nouveaux pourraient prendre exemple car la présence du génial Robert Lee Ermey n'a jamais occulté le côté pénible du scénario et du reste du casting.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-79926080090211270472008-06-04T19:19:00.003+02:002008-06-04T19:43:59.003+02:003:10 to YumaDaniel Evans (Christian Bale) , fermier de son état et unijambiste depuis la guerre de Sécession, est criblé de dettes et va perdre son ranch dans la semaine. Afin de réunir les 200 dollars nécessaires pour sauver son bien, il accepte d'escorter un dangereux criminel, Ben Wade (Russel Crowe), jusqu' à la gare de Contention où il embarquera dans le train de 3 heures 10 pour Yuma... Mais la route est extrêmement longue jusqu'à la gare et la bande de Wade fera tout pour libérer son chef.<br /><br />Le western est un genre extrêmement casse-gueule, tant il semble démodé et caricatural aujourd'hui. Mais ce remake du film de Delmer Daves sorti en 1957 est réalisé par James Mangold, papa de "Copland" et de "Walk the line"... autant dire que le projet était en de bonnes mains.<br /><br />Signalons-le tout de suite: il s'agit, à mon sens, du meilleur western tourné depuis le fabuleux "Impitoyable" de Clint Eastwood en 1994.<br /><br />Christian Bale ("Equilibrium, American psycho, Batman, Le règne du feu, ...") est tout simplement incroyable de réalisme en fermier au passé trouble, voulant à tout prix sauver les siens et regagner l'estime de son fils aîné de 14 ans même si cela doit lui coûter la vie. A aucun moment il n'est écrasé par l'interprétation excellente de l'oscarisé Russel Crowe ("Revelations, Un homme d'exception, Gladiator, American gangster, ...") qui signe pourtant ici une de ses meilleures performances d'acteur.<br />Les deux comédiens sont bluffants et n'ont rien à envier aux stars du western, que se soit de John Waine, Lee Marvin, Charles Bronson, Peter Fonda (qui signe ici une apparition de 10 minutes) jusqu'à Clint Eastwood et Kevin Costner.<br /><br />Tout ce qui fait l'esprit du western se retrouve dans ce film: de magnifiques paysages, des fusillades et attaques de diligences menées tambour battant, des amitiés puissantes qui finissent en trahison, des tenancières de saloon jolies et pas farouches, une population prête aux pires exactions pour gagner de quoi leur faire oublier quelques temps leur misère et leur ratage du rêve américain, une vision parfois très étrange du concept de la loi et de la justice de la part des shériffs et autres chasseurs de primes employés par les "forces de l'ordre".<br /><br />On peut regretter une intrusion fort courte des apaches lors du passage sur le territoire de Ben Wade et son "escorte". De plus, si ma mémoire est bonne, une attaque de nuit par les Apaches est fort douteuse: les Apaches ne tuent pas la nuit, leur culture les portant à croire que les esprits des hommes tués après le coucher du soleil les hanteront jusqu'à la fin de leur jour.<br /><br />Mis à part la frustration de ne pas avoir pu assister à un véritable affrontement entre cowboys et indiens, on ne peut être que fasciné par cette impressionnante étude de personnages, abordant des thèmes aussi variés que l'acceptation de soi et de son passé, la rémission des pêchés et le dur passage de l'adolescence à l'âge adulte. Espérons que Christian Bale aura enfin prouvé, face à Russel Crowe, qu'il était capable de donner la réplique aux tout grands du monde du septième art et qu'il trouvera bien plus de rôles à sa (dé)mesure.<br /><br />Un régal!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-14707187217448086002008-05-29T08:40:00.006+02:002008-05-29T10:34:40.418+02:00L'exorciste, au commencementLa jeunesse du père Merrin, prêtre exorciste du classique de 1973: Merrin est hanté par l'horreur de la 2ème guerre mondiale et a perdu la foi. Nous sommes en 1949: Merrin est chargé par un collectionneur de retrouver sur un site archéologique Kényan un objet rare, une représentation du dieu Pazuzu, qui devrait se situer sous une église byzantine mise à jour par les fouilles. Arrivé sur place, son scepticisme fera place à un retour de foi lorsqu'il va être confronté à un authentique cas de possession.<br /><br />Réalisé par Renny Harlin, ce film commandé par les studios est d'abord passé entre les mains de nombreux réalisateurs. Autant le dire tout de suite: c'est une bouse infâme, espèce de mixage et copier-coller de scènes qui ont fait le succès du film original.<br />Le père Merrin est interprété par Stellan Skarsgärd, excellent acteur habitué du cinéma de studio américain... Il livre ici le pire jeu d'acteur de sa carrière; à aucun moment il n'est crédible en prêtre ayant perdu la foi (il resemble plutôt à un mélange d'Indiana Jones de seconde zone et de père Fourras de fort boyard). Son retour vers Dieu se fait à une vitesse sidérante; les formules d'exorcisme employées pour chasser le démon (d'une pauvreté narrative qui laisse baba) fonctionnent en deux temps trois mouvements, en totale contradiction avec le combat des pères Merrin et Karras du film de 1973.<br /><br />La personne possédée (je ne révèle pas le nom; gardons le "supense") garde étonnamment une très grande liberté de conscience et de mouvement (souvenons-nous du calvaire de la gamine de "L'Exorciste"), ne paraissant possédée que pour le dernier quart d'heure (débile) du film, où les stigmates apparaissent en quelques minutes à peine, figuré par un pâle maquillage honteusement pompé de la Regan du film original. Le démon se contente de proférer des insultes à conotations sexuelles pour lutter contre Merrin; on est très très loin de la confrontation psychologique vicieuse de Pazuzu face à Karras.<br />Les incohérences sont nombreuses: <br />- le début du film de 1973 montre un père Merrin, déjà très âgé, responsable de fouille au Kénya. C'est à ce moment qu'il découvre le site maudit. La version critiquée ici montre un père Merrin de tout au plus 40 ans.<br />- l'exorcisme en lui-même est réglé en une quinzaine de minutes montre en main; l'exorcisme pratiqué par deux prêtres, dont un spécialiste, dans la version de 1973, échoue lamentablement: le père Karras se sacrifie en se faisant posséder par le démon puis en se jetant par la fenêtre.<br /><br />Les producteurs ont dû penser qu'il suffisait de placer une ou deux scènes "chocs", un maquillage pas joli et une petite scène de contortionnisme (les scènes de la tête à 360° et de l'"araignée" de Regan) pour retrouver l'ambiance proprement terrifiante de l'original.<br />Ils ont oublié qu'en 1973, il y avait: le roman de base de Blatty, véritable thriller horrifique; la réalisation de William Friedkin, véritable perfectionniste de l'image ne cédant aucune concession aux producteurs, exigeant de ses équipes une implication totale dans ses films; les interprétations sans faute d'Ellen Burstyn (vue récemment dans "Requiem for a dream"), de Max Von Sydow ("Le septième sceau, X-men, A nous la victoire",...) qui est un des plus grands acteurs tragiques de sa génération, de Jason Miller (le père Karras, très crédible dans son doute quant à l'existence de Dieu) et de Linda Blair, hallucinante gamine possédée.<br /><br />Troquer un réalisateur comme Friedkin ("French connection, Cruising, Police fédérale Los Angeles, Le sang du châtiment, ...") contre un réalisateur de commande, troquer un roman excellent contre un scénario remanié dix fois pour échapper à la censure, troquer un casting prestigieux contre des acteurs pas trop inconnus et bankables, troquer la vision dun film d'auteur contre celle d'un blockbuster, ... Voici la recette miracle pour produire une bonne grosse bouse comme seul le cinéma américain peut en produire!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-52190387803760285882008-05-25T10:20:00.004+02:002008-05-25T10:54:23.425+02:00L'antre de la folieUn agent d'assurance, John Trent (Sam Neill, excellent), est chargé par le directeur d'une maison d'édition (Charlton Heston, savoureux) de retrouver la poule aux oeufs d'or de la boîte, Sutter Cane (Jurgen Prochnow). L'écrivain d'horreur a disparu, et avec lui son dernier manuscrit... Trent, cartésien jusqu'au bout des ongles, va doucement basculer dans la folie alors qu'il se rend compte que le monde décrit par l'écrivain est on ne peut plus réel.<br /><br />Réalisé en 1995, "L'antre de la folie " est, avec "Le Prince des ténèbres", le métrage le plus terrifiant réalisé par John Carpenter. La relation acteur-personnage-réalisateur-spectateur est ici portée à son paroxisme: lequel de ces actants du cinéma joue avec les autres, lequel mène la danse? Cette question, Carpenter se la posait déjà brillamment dans le classique de 1978 "Halloween" avec l'utilisation de la caméra subjective (on ne sait jamais vraiment quand il s'agit d'un simple plan de caméra ou des yeux de Michael Myers, le tueur du film) et tente une réponse avec ce film (à noter qu'il ira encore plus loin dans cette réflexion avec l'incroyable "La fin absolue du monde", épisode de la saison 1 des Masters of Horror que je vais bien finir par présenter sur ce blog). John Trent, au départ maître de son destin, devient le pantin de l'écrivain Sutter Cane. Le film est servi par un casting absolument fabuleux, que ce soit dans les rôles principuax ou dans la figuration: chaque personnage est d'une crédibilité à toute épreuve.<br />Le film mélange les références réelles (on ne peut s'empêcher de penser à Stephen King avec le personnage de Cane vivant tranquille dans un petit village; le personnage principal porte le prénom du réalisateur, ...) et la culture fantastique (nombreuses références à l'oeuvre de l'écrivain H.P. Lovecraft, la scène de la "contortionniste" rappelle furieusement Mégane dans "L'exorciste", les cerbères de la mythologie grecolatine, l'église de "La Malédiction", le village dont on ne peut sortir rappelle "Le prisonnier", le cycliste rappelle furieusement certaines scènes de la psychédélique série "Twin Peaks" de Lynch, ...).<br /><br />Carpenter s'amuse furieusement dans ce film, ainsi que Sam Neill qui aurait pu devenir une véritable icône du cinéma d'horreur (il avait déjà joué dans le fabuleux "Event Horizon" et dans le sympathique "Jurassic Park"), à l'instar d'un Jeffrey Combs ou d'un Bruce Campbell, s'il avait eu la "malchance "de commencer sa carrière dans ce créneau (les deux acteurs cités en comparaison, pourtant excellents, n'ont jamais eu la confiance des producteurs pour jouer dans d'autres types de films). Dotés de scènes mémorables (je ne me lasserai jamais des tentatives de fuites avortées de Trent...qui revient à son point de départ à chaque fois!), le film offre quantité de niveau de lecture différents; c'est à celà que l'on repère un classique.<br /><br />Il est à signaler qu'il ne faut surtout pas se fier au packaging fastueux de l'édition DVD Metroplitan; les bonus sont peu utiles: Carpenter ne sait décidément pas parler de ces films face à une caméra (faut dire, en sept minutes!), le reste n'est que du merchandising. Seule l'interview de Greg Nicoreto (disciple de Tom Savini, maître des effets spéciaux craspecs) est agréable à suivre. Le seul mérite de cette édition DVD, et c'est tout ce qu'on lui demande, est une copie irréprochable de ce film majeur du cinéma fantastique américain. Pour ceux qui voudraient s'informer sur l'oeuvre de Carpenter, je conseille la lecture de "Mythes et Masques, les fantômes de John Carpenter" et de "John Carpenter par John Carpenter".<br /><br />Carpenter prouve une fois de plus avec ce film qu'il est l'un des cinéastes indépendants les plus importants des trente dernières années. Un classique à voir et à revoir!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-20636095744537594432008-05-25T09:53:00.002+02:002008-05-25T10:17:04.323+02:00Bienvenue chez les Ch'tisUn directeur de bureau de poste (Kad Merad) cherche à se faire muter sur la côte d'azur avec sa famille, afin que sa femme soit un peu moins dépressive. Afin d'obtenir un de ces postes tant convoité, il décide de se faire passer pour handicapé afin d'arriver en tête des candidatures.<br />Il est pris la main dans le sac et, comme réprimande, est muté dans le Nord-Pas-de-Calais. Il se liera d'amitié avec son équipe et entre autre avec le facteur (Dany Boon).<br /><br />On ne peut que se réjouir du succès d'un film européen, mais on ne peut aussi que se poser des questions quant au succès incroyable du film de Dany Boon, qui bat à plat de couture le précédent record d'affluence dans les salles obscures détenu par le classique "La Grande Vadrouille". On retrouve le thème classique du personnage se croyant très supérieur (le directeur) qui va se lier d'amitié avec les habitants du coin qu'il prenait, avant de les rencontrer, pour des dégénérés; les scènes les plus drôles du film sont en effet, à mon sens, celles dans lesquelles Kad Merad est obligé de mentir à son épouse au téléphone. celle-ce est persuadée qu'il est impossible que son mari se plaise dans cette région sinistrée. L'amitié que portent à leur directeur les gens du bureau de poste est telle qu'ils iront jusqu'à simuler une fausse cité minière peuplée de crétins congénitaux afin de dégoûter la femme de leur chef de bureau pour qu'elle retourne dans le sud.<br />Nous avons bien sûr droit au classique happy-end.<br /><br />Comment expliquer ce succès? Le thème du film est du revu et corrigé; il ne brille pas par son originalité. Les acteurs? Certes excellents (j'aime pas Dany Boon et ici, je l'ai trouvé sympa; Kad Merad fait bien sourire), avec de bons caméos (Michel Galabru, hilarant sur ses deux minutes d'écran), mais aussi avec des choix plus discutables (Line Renaud, insupportable comme à son habitude). La situation économique en France, qui n'est pas au beau fixe, les gens ont besoin de rigoler avec une bonne comédie populaire? Sans doute... Mais bon...<br /><br />Si le film est, on ne peut le nier, vraiment sympathique, je ne peux néanmoins qu'affirmer ce que j'ai toujours pensé au sujet des distributeurs de films: ils profitent du fait que le spectateur lambda aime de "bons" dialogues avec de "bonnes" grosses blagues bien lourdes (le cul, les accents, ...) et maintiennent ainsi à l'affiche durant des mois ce qui fonctionne, au détriment d'autres films qui restent une semaine (l'excellent "The Mist", pour ne citer que cet exemple) voir qui ne sont même pas distribués... Car "Bienvenue chez les Ch'tis" n'est tout de même rien d'autre qu'une comédie moyennement drôle...<br /><br />Succès populaire OK, cinéma populaire OK, mais quand pense-t-on au cinéphile? N'est-il pas possible de concilier les deux? Est-on obligé, à l'heure où j'écris ces lignes, de maintenir encore deux salles sur 14 pour le film de Boon et d'en réserver 5 sur 14 (si si! 5) pour le dernier Indiana Jones au complexe d'Imagibraine?<br />A croire qu'il ne sort qu'une cinquantaine de films par an...Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-8074984730979720162008-05-10T12:55:00.006+02:002008-06-04T19:44:27.463+02:00Un plan simpleSorti en 1998, ce film adapté d'un roman est un peu l'oublié des réalisations de Sam Raimi ("Evil Dead I, II, III; Darkman, Spider-man 1, 2, 3, ...") alors qu'il a remporté le Prix Spécial du Jury au célèbre Festival du Film Policier de Cognac en 1999.<br /><br />Alors qu'ils retournent chez eux, trois hommes dont deux frères (Bill Paxton "Apollo 13, Terminator, Titanic, Twister" et Billy Bob Thornton "Armageddon, Primary Colors") découvrent en pleine forêt l'épave d'un petit avion. Dans celle-ci, le cadavre du pilote à moitié bouffé par les corbeaux, mais surtout un sac contenant 4 millions quatre cents mille dollars. Comme le groupe est composé de deux chômeurs et d'un comptable payé des clopinnettes, ils décident de garder l'argent; c'est le comptable, campé par Bill Paxton, qui garde le magot durant trois mois et le redistribuera si personne n'enquête sur celui-ci.<br />Commence alors un véritable jeu de trahison, de méfiance et de paranoia dont aucun ne sortira indemne, l'épouse enceinte du comptable (Bridget Fonda, "Jackie Brown, Jeune fille cherche appartement, Singles, Nom de code Nina") agravant les choses pour protéger sa famille au détriment de n'importe quelle autre personne.<br /><br />"Jusqu'où iriez-vous pour garder un tel magot?", telle est la question lancée par Sam Raimi qui s'interroge sur le fait de risquer une vie de famille bien tranquille pour une forte somme d'argent manifestement sale. Le film (deux heures quand même) ne repose sur aucun effet, n'abuse de longs plans silencieux; il place simplement quelques personnes face à une situation qui leur échappe de plus en plus, décrite au travers de fabuleux dialogues. Le casting est absolument brillant, mais Billy Bob Thornton se surpasse dans le rôle de Jacob, personnage candide à la limite de l'innocence qui se raccroche à son enfance perdue. Il n'est pas exagéré de dire qu'une grande partie de l'intrigue repose sur ce personnage simple, voyant le bien partout et allant de désillusion en désillusion, principalement en observant les actes de son frère et de sa belle-soeur qui se transforment tout deux en véritables psychopates.<br /><br />Ce thème de riquer sa peau et celle de sa famille pour des liasses de pognon sera repris plus tard par Cormac MacCarthy dans son fabuleux roman de 2005 "No country for old man", adapté brillammant au cinéma par les frères Cohen en 2008 (frères qui ont coécrits 20 ans plus tôt "Mort sur le grill" avec...Sam Raimi). Un grand romancier aurait-il pu être influencé par un grand cinéaste? Ce n'est pas impossible..<br /><br />Ce film est une preuve supplémentaire que Raimi ne fut découvert que sur le tard par les gros studios hollywoodiens; il avait déjà une réputation (méritée) de réalisateur talentueux (voir culte) dans les milieux indépendants du cinéma, mais c'est la trilogie Spider-man qui le fera découvrir du grand public. La presse se targue alors de déclarer que cette trilogie est le chef d'oeuvre de Raimi... Quelle désinformation! Si on ne peut nier les qualités des Spider-man, ce ne sont jamais que des adaptations réussies de comic book, dotées de budget parmi les plus costaux de l'histoire du cinéma. Facile pour un réalisateur de la trempe de Raimi de réussir alors des blockbusters internationaux.<br />Mais quel mérite par rapport à un "Evil Dead" réalisé à la débrouille (film qui lancera la carrière de Bruce Campbell, acteur culte du cinéma de genre), par rapport au risque de réaliser "Darkman" à une époque où l'on ne veut que des héros optimistes, par rapport à ce fapuleux "Plan simple"?<br /><br />Ceux qui ne connaissent de Raimi que les Spider-man doivent d'urgence se plonger dans la filmographie antérieure du réalisateur, disponible aujourd'hui grâce à ce support magique qu'est le DVD!Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8196063548325748522.post-32935019785099636792008-04-29T13:30:00.007+02:002008-04-29T14:00:57.698+02:00funny gamesInterpellé par les interviews de Michael Haneke sur le remake qu'il a tiré de son propre film de 1997 (car destiné au public américain, gavé de violence à la télé, mais boudé par celui-ci car film européen), j'ai cherché à trouver l'original plutôt que de voir le dit remake. J'ai eu la chance de tomber dessus à la Médiathèque, en déstockage...<br /><br />Ais-je vraiment eu de la chance?<br /><br />Un famille allemande aisée (le mari, la femme et leur petit garçon) emménagent pour les vacances dans une luxueuse villa au bord d'un lac. Deux jeunes gens de la haute portant des gants blancs viennent leur demander des oeufs. Ils s'incrustent tout doucement et, au moment où le père leur demande sortir, l'un des "invités" fracasse le genou de celui-ci avec un club de golf. Avec un calme olympien, l'un des jeunes expose le pari: dans 12 heures, ils seront morts et eux vivants.<br /><br />Durant près de deux heures, j'ai vécu un cauchemar cinématographique alors qu'Haneke ne montre rien des tortures physiques, psychologiques et finalement du triple homicide qui va se commettre. Rien! Pas une image...mais du son! Des plans insupportablement longs d'un des tortionnaires se préparant un sandwich dans la cuisine tandis que dans le salon retentit un coup de feu suivi de cris; ceux d'une femme forcée à se déshabiller devant tous pour éviter que son fils, taie d'oreiller sur la tête, ne soit étouffé... Plus de trois minutes pour se déshabiller, avec de simples plans sur les visages, pas un espace de nudité à l'écran,... Aucun cut: toutce que subit cette famille est filmé en temps réel; les seules éllypses sont pour les plans extérieurs afin que passent les dites 12 heures du "pari".<br /><br />Les criminels voient ça tour à tour comme un jeu, comme une discussion sur le thème de la vie et de la mort, comme un simple amusement, comme une échapatoire à leur petite vie de riches bourgeois étriquée... Ils nous prennent plusieurs fois à témoin, du début à la fin du métrage, en nous demandant, face à la caméra, nos avis sur le pari, nos impressions... La dernière image est d'ailleurs pour nous: un petit air de défi et de satisfaction, une petite oeillade complice l'air de dire "on recommence? vous en voulez encore?".<br /><br />Aucun espoir pour cette famille dès le début; une fabuleuse scène nous faisant espérer un semblant de happy end (il y a déjà un mort lors de cette scène), typique aux films américains où l'on massacre 300 "terroristes" pour sauver la gentille petite fille blanche et catholique, subit un rembobinement type VHS et recommence, nous montrant que les tueurs ont le dessus.<br /><br />Jamais, je dis bien jamais, un film ne m'a frappé à ce point. J'en ai pourtant vu des milliers, et pas toujours des plus optimistes. Mais là... ce coup de poing, porté par un casting absolulment fabuleux et à la fois horriblement détestable en partie (je les hais, ces deux gars! Une haine viscérale!), je ne l'oublierai jamais.<br /><br />Un film que toute personne qui ne bouge plus devant les horreurs du JT et des films de fiction doit voir, mais que je ne voudrai pourtant moi-même plus jamais revoir. Je le conseille à tous (à partir de 18 ans, si pas plus!), mais je ne veux plus jamais revoir les visages de cette famille et de ces deux monstres tellement vrais, tellement humains. Je n'irai pas voir le remake et je conseille à tout amateur de voir le film de 1997, dans sa version originale allemande.<br /><br />A l'heure ou nous avalons dans l'actualité une violence peu commune, à l'heure de cette fascination morbide qu'a la masse pour les tueurs en série, à l'heure où la violence des films d'horreur revient à celle des années 70, ... Ce film, rappelant que la violence est tout sauf un divertissement, est tout simplement l'une des oeuvres majeures de l'histoire du cinéma!<br /><br />Je suis persuadé que "funny games" rejoindra le panthéon des films universellement reconnu et siègera aux côtés de "freaks", "orange mécanique", "la nuit du chasseur" et autres oeuvres immortelles traitant de la violence de nos sociétés.Monsieur Benhttp://www.blogger.com/profile/17165072218371784807noreply@blogger.com0