mercredi 20 février 2008

13 Tzameti

Sébastien, un jeune ouvrier de 22 ans travaillant sur le toit d'une maison, entend son employeur du moment parler d'un courrier qui devrait lui rapporter une jolie somme d'argent. Lorsque celui-ci meurt d'une overdose dans sa baignoire, Sébastien s'empare du courrier et décide de suivre les indications, croyant sans doute trouver un petit boulot illégal qui lui assurerait une jolie somme. Arrivé au terme de son voyage, il découvre qu'il est le numéro 13 d'un jeu dans lequel il va mettre sa vie en péril, un jeu dans lequel il va être forcé de tuer.

Le premier film de Gela Babluani (qui joue aussi le personnage principal) fait partie de ces métrages français qui se veulent d'auteur et intellectuels, mais qui n'en n'ont que la forme.
Filmé entièrement en noir et blanc, nous découvrons de très jolis cadrages, mais également très clichés: je filme les pieds qui marchent, je fais un gros plan sur la clé dans la serrure, je filme le visage qui réfléchit (enfin, il paraît), je filme de longs blanc entre deux personnages,... La descente aux enfers du héros ne donne lieu à aucune remise en question de celui-ci, et le réalisateur ne s'intéresse pas une minute à la psychologie des personnages qu'ils présentent, que ce soit les joueurs ou les parieurs.

Le film est également bourré d'invraisemblances: c'est un inconnu qui arrive et on le laisse jouer, les parieurs amènent de l'argent comptant (des millions d'euros) et pas un seul joueur ne propose aux autres de braquer ceux-ci, alors qu'ils sont armés de revolvers et qu'on ne voit aucun garde armé. L'arbitre annonce des règles aux mafieux (ne pas monter sur le "ring") qu'aucun ne respecte vraiment, le positionnement des joueurs lorsqu'ils se tirent dessus (chacun vise la nuque de celui qui est devant lui, avec 1, 2 ou 3 balles dans son chargeur) est illogique: la balle devrait logiquement traverser la nuque et tuer celui qui se trouve après, ...

Ce qui aurait pu être un honnête petit trhiller devient, par l'ambition de son réalisateur, un film dans lequel il ne se passe rien; je n'ai rien contre, Kitano est expert dans ce genre de métrages et j'adore ce qu'il fait, mais un film dans lequel il ne se passe rien et qui ne raconte rien ne peut fatalement provoquer qu'une seule chose: un ennui profond.

Je parlerai aussi du jeu d'acteur qui frôle le ridicule: le héros qu'il est gentil et qu'il comprend pas ce qui lui arrive, les méchants qui ont dû être engagé sur leur physique (au plus je suis prognate et poilu, au plus que je suis un gros méchant qui prend plaisir au jeu!), ...

Bref, 13 Tzameti accumule les clichés et on est en totale overdose.

Une énorme déception au vu des récompenses (Festival de Venise, Sundance) emportées par Babluani.