jeudi 28 août 2008

Astérix aux jeux olympiques

Alafolix, habitant du petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur, est tombé amoureux d'Irina, une princesse grecque. Il entretient avec elle une correspondance poétique à l'aide de son pigeon voyageur Télégrafix et d'Obélix qui, renonçant à la violence, lui souffle de superbes poèmes. Irina est promise à Brutus, fils adoptif de César, personnage lâche et cruel. Le père d'Irina décidé que le vainqueur des Jeux Olympiques épousera sa fille.

Cette troisième adaptation "live" des aventures d'Astérix suit le chemin emprunté par Alain Chabat: de nombreux gags, de nombreuses références au cinéma, de nombreuses "guest star" et une intrigue tournant autour de personnages autres qu'Astérix et Obélix, ne jouant ici que de simples adjuvants d'Alafolix.

L'intrigue se base surtout sur Brutus, campé par Benoît Poelvoorde (comme d'habitude génial lorsqu'il s'agit d'incarner des personnages détestables), qui cherche par tous les moyens à se débarrasser de son père César, joué par Alain Delon qui n'a manifestement pas dû se forcer pour jouer un personnage vaniteux à l'excès (il suffit de se souvenir des interviews de certains protagonistes du film: refus de jouer en présence d'autres acteurs, ce qui se voit au montage par endroits; refus de recommencer des prises de vues, Etc etc). Il est à noter que le jeu de Delon sonne d'ailleurs parfois bien faux...
Le rôle d'Astérix est repris par Clovis Cornillac qui calque malheureusement un peu son jeu sur les précédentes prestations de Clavier; il n'est néanmoins pas aussi insuportable que ce dernier. Obélix est fidèlement interprété par Gérard Depardieu, toujours aussi crédible en gros costaud candide.

Les nombreux acteurs connus et présents dans le film tirent leur épingle du jeu et font de ce métrage un plaisir pour les yeux et les oreilles: Frank Dubosc en Assurancetourix, Bouli Lanners en patriarche grec, Elie Siemoun en arbitre inventeur du "pied-balle", Francis Lananne en Barde, ... Même le champion de formule 1 Michael Schummacker s'offre un rôle bien sympathique. Dommage que notre Jean-Claude Van Damme national n'était pas libre pour incarner un gladiateur.

Un excellent divertissement avec, en prime, un fou rire involontaire lors du générique de fin: le modeste Alain Delon a fait encadrer son nom dans le générique avec la mention "avec la participation exceptionnelle de...". Incroyable et l'on peut se demander ce que Delon, qui a un jour déclaré que le Cinéma Français mourrait avec lui, pense être alors qu'il n'est jamais que comédien: il n'a pas inventé un remède contre le cancer. Même Brando, au sommet de sa crise d'égo, n'a jamais eu une pareille attitude...

mercredi 27 août 2008

Resident Evil Extinction

Le T-virus expérimenté par la Umbrella Corporation a décimé l'entièreté de la planète. Animaux et végétaux sont contaminés ou détruits. Les rares survivants, principalement des enfants, tentent de rallier l'Alaska. Les dirigeants d'Umbrella tentent eux de synthétiser un vaccin dans une base souterraine à l'aide de l'ADN d'Alice, femme génétiquement modifiée.

Troisième adaptation cinématographique du célèbrissime jeu vidéo de Capcom, "Resident Evil Extinction" se situe à mi-chemin des deux précédents opus: moins bon que le premier, meilleur que le catastrophique "Apocalypse"... Ce n'est cependant guère un compliment, le film se contentant simplement d'insérer à son intrigue des idées largement pompées d'autres métrages: l'attaque des corbeaux ("Les Oiseaux"), la tentative de domestication des zombies ("Le jour des morts vivants"), le convoi traversant le désert, protégé par une super guerrière ("Mad Max III"), ... Comble du comble, les références vidéoludiques sont elles quasiment absentes, si l'on excepte la base souterraine d'Umbrella, les noms des personnages (Claire, Carlos, ...) et le monstre final qui n'est autre... que le boss du premier jeu vidéo de la série. L'obscurité étouffante présente dans le jeu est ici remplacée par le soleil du désert. En clair, un remarquable foutage de gueule pour le joueur de base.

Enormément d'incohérences sautent aux yeux: zombies déséchés par le soleil du désert, aussi parcheminés que ceux de "L'enfer des zombies" de Lucio Fulci, mais pissant du sang frais, humains immunisés (pourquoi?), la Umbrella corporation fonctionnant comme si le monde ne s'était pas écroulé, ... De bonnes idées ne sont absolument pas exploitées. Simple exemple: la nature étant touchée par le virus, cela aurait pu amener à des scènes d'animaux et de végétaux tueurs absolument dantesques... Rien de tout cela.

Le code de base du film de zombie n'est pas respecté: c'est le cerveau qui domine les implulsions du mort et le fait marcher; c'est donc la tête qu'il faut détruire. Tadaaam!!!! Voici le seul film où l'on égorge des morts qui n'ont pas besoin de sang pour marcher, où l'on tire dans les poumons de zombies qui ne respirent pas... Génial!

Mais on ne le dira jamais assez: la présence de Milla Jovovich, vrai manequin et fausse actrice, reste le handicap majeur du film. Dotée du charisme d'un maquereau au rayon surgelé d'une poissonnerie, elle resemble toujours à une pub L'Oréal, même vêtue de frusques en lambeaux et errant dans le désert.

Les jeux Resident Evil sont, dans une majeure partie, oppressants et effrayants. Le récent "Resident Evil 4" est présent pour le rappeler. Jusqu'à maintenant, aucun film de la franchise ne produit le moindre effet de surprise. Reste au spectateur qui désire voir une adaptation plus ou moins fidèle à se retourner vers les films de Romero, qui ont inspirés les jeux. Cruelle déception.