mardi 29 juillet 2008

Final Fantasy VII; advent children

Nous sommes dans un monde imaginaire semblable à la terre dans lequel magie et sciences cohabitent de manière tout à fait naturelle. Deux ans après la mort de Séphirot et le cataclysme qui faillit détruire le monde, de nombreuses personnes portent des géostygmates douloureux et trois personnages mystérieux, ayant en eux des cellules de Jenovah, recherchent leur "Mère".
Cloud retrouve son groupe d'écocombattants et est obligé de s'allier avec son ex-ennemi Rufus, président de la Shinra Inc. A nouveau, l'avenir de la planète semble menacé...

Signalons d'emblée que ceux qui n'ont pas, comme le rédacteur de ces quelques lignes, passé près de 150 heures à percer les secrets du jeu "Final Fantsay VII" sorti sur Playstation en 1994, qui n'ont pas sué pour arriver au mythique niveau 99, but de tout fan de RPG qui se doit, ceux-là auront beaucoup de mal à comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire (que sont les matérias? Qui est Aeris? Séphirot? Jenovah?, ...).
Si vous êtes dans le cas, deux solutions: fouiller le marché d'occase pour dénicher le jeu (convoité comme le saint Graal) et s'y mettre ou, plus simple, regarder le bonus "remeniscence of Final Fantasy VII" et se taper la demi-heure d'extrait du jeu expliquant la base de l'intrigue.
Il sera nénamoins difficile aux non-joueurs d'accrocher à l'intrigue, tant ce jeu est un mythe en soi et est encore considéré aujourd'hui comme l'un des plus grand RPG de l'histoire du jeu vidéo. Quel joueur n'a pas en effet passé des nuits blanches dessus? Quel joueur n'a pas senti son coeur se serrer à la mort du personnage d'Aeris? Quel joueur n'a pas bavé d'admiration devant des séquences cinématographiques révolutionnaires pour l'époque? Quel joueur n'a pas cherché les combinaisons ultimes de matérias pour pouvoir vaincre les Armes mythiques du désert et des fonds marins?
Tout ça pour dire que le novice ne percevra sans doute que l'incroyable défit logistique de ce film.

Voilà en effet le premier sentiment que l'on éprouve dès les premières minutes de projection: comment peut-on arriver à un tel degré de perfection dans des images générées par ordinateurs? Mis à part le côté très "Dragonball" des personnages, on a l'impression d'être devant des images réelles. Dans un secteur ou l'animation d'un métrage peut être dépassée après 3 mois, "Final Fantasy VII advent children" a atteint un degré de perfection à mon sens inégalé encore aujourd'hui. La bande-son, mixant avec brio musiques d'influence techno et métal avec de l'opéra, accompagne magnifiquement les scènes graphiques qu'elle illustre. Un tel degré de qualité s'explique par le succès de vente du jeu original (des millions d'exemplaires) et par le budget incroyable déjà accordé par Square Enix pour celui-ci: 45 millions de dollars, du jamais vu pour l'époque. Le film devait donc être à la hauteur du jeu.

Dans ce film, complément indispensable à quiconque a adoré le jeu (cette suite est d'ailleurs dédiée aux fans), Cloud trouvera la paix intérieure car il n'est toujours pas remis de la mort d'Aeris qu'il n'a pu sauver, étant arrivé trop tard dans la Cité des Anciens. Tous les personnages emblématiques que nous avons eu le plaisir de diriger, de combattre et de rencontrer dans les années 90 (Barret, Tifa, Nanaki, Cid, Youfie, Vincent, Caith Sith, Reno et les Turks, Marlène, ...) répondent présent dans le long métrage.

Les clins d'oeil au jeu sont légions: musique de GSM rappelant celle des combats gagnés, lieux emblématiques (l'Eglise, la Cité des Anciens, ...), ... Mais cela ne suffisait pas: ce film apporte au hardcore gamer des compléments d'informations indispensables et surtout une réponse à la question frustrante qu'il se posait à la fin du jeu: que deviennent les personnages? En effet, les jeux suivants (du VIII au XII) se dissocient du scénario du VII (très "écolo" et très "voyage mystique"), glissant vers un terrain beaucoup plus sentimental (à l'exception du IX et du jeu "Final Fantasy VII advent children", sorti sur PS2 suite au succès du film). Après s'être à ce point impliqué dans un jeu, le joueur se sentait quelque peu orphelin.

Elément indispensable pour les fans du jeu ou simple performance technique, on ne peut néanmoins que sortir impressionné par cette adaptation cinématographique de jeu. Elle se place largement au-dessus de ce qui s'est fait jusqu'à présent (il suffit de voir cette liste non exhaustive: "Street fighter, Mortal Kombat, Mario bross, Double Dragon, Resident Evil, Hitman, ..."). On adhère ou non... perso, je signe des deux mains.

dimanche 27 juillet 2008

Au service de Satan

Douglas Whooly (l'inconnu Alexander Brickel; la gueule de l'emploi!) est un gamin de plus ou moins 11 ans fanatique du jeu vidéo "Satan's little helper", dans lequel le personnage doit aider le diable à tuer le plus de gens possibles. Lors de la fête d'Halloween, il fait sa collecte de friandises seul, sa soeur préférant rester à la maison avec son nouveau petit copain. Maudissant celui-ci, Douglas aperçoit alors un homme déguisé en Satan qui sort ce qu'il croit être un faux cadavre d'une maison pour l'intégrer à une scène d'horreur dans le jardin. Le gamin court vers ce personnage et lui dit être fanatique de son jeu et lui demande s'il peut l'aider à se débarasser du petit ami de sa soeur. Trop heureux de pouvoir tabasser quelqu'un, le psychopate (qui ne dira pas un mot de tout le film et dont on ne verra jamais le visage) accepte avec énergie. Il se fait ensuite passer pour le petit copain en question et commence alors une virée meurtrière orchestrée par Douglas, hilare, qui ne se rendra compte que très tard que tous les meurtres sont réels.

Le film du trop rare Jeff Lieberman ("Remote control, Blue sunshine, ...") est tout simplement hilarant et se révèle être l'un des meilleurs slashers des 10 dernières années depuis le parodique "Scream". Ce gamin crédule à la limite de la connerie qui jubile devant des actes affreux qu'il croit factices est une idée géniale; c'est poussé à un point que lorsque Douglas, assistant au meurtre de son père, se rendra compte qu'il a fait rentrer un véritable meurtrier dans la maison, il priera Jésus de venir l'aider. Le psychopate sonne à la porte déguisé en messie... le gamin le laisse entrer!
Le film est parsemé de petites scènes complètement décalées: trois jeunes débiles s'amusent à casser des vitres et autres boites aux lettres durant la nuit d'Halloween en criant "anarchie" et en rigolant bêtement (on n'est pas loin de Beavis and Butthead); lorqu'ils rencontrent le tueur en ville, l'un des ados l'appelle "maître" et lui fait un savant petit salut avec les mains (dont même actuellement seuls les rappeurs ont le secret) auquel répond avec un plaisir évident le tueur. Impayable! La scène de caddies dans le parking du supermarché, hommage insolent à "Death race 2000", est aussi à placer dans les annales.

Il convient également de saluer la prestation de Joshua Annex qui arrive à donner une véritable personnalité à un tueur affublé d'un masque ridicule en utilisant toutes les techniques propres aux acteurs burlesques du cinéma muet; un véritable tour de force!

"Au service de satan" fut distribué avec le magasine "Mad Movies" et se trouve relativement facilement à l'achat dans les DVD "low budget"; je ne saurai qu'en conseiller l'achat car s'il est une comédie sous forme de slasher qu'il faut avoir vu actuellement, c'est bien celle-ci!

2001 maniacs

"2000 maniacs", réalisé par Herschell Gordon Lewis en 1964, est la première comédie gore de l'histoire du cinéma. Le même réalisateur avait réalisé, 3 ans auparavant, le premier film gore du cinéma américain: "Blood feast" (aujourd'hui complètement dépassé). "2000 maniacs" garde encore aujourd'hui un cachet indéniable, même si le côté gore est tout à fait dépassé (on trouve plus de sang dans n'importe quel blockbuster d'horreur actuel); voir les rednecks s'amuser lors d'une fête foraine à massacrer les malheureux "nordistes" dans des parodies de jeux de foire est tout simplement jubilatoire.

"2001 maniacs" reprend exactement la même histoire que le film d'origine: un village sudiste massacré par les troupes nordistes durant la Guerre de Sécession réapparaît à intervalle régulier pour trucider, au cours d'un fête foraine, les malheureux natifs d'états nordistes qu'ils arrivent à attirer dans leur village de "Pleasant Valley". Le jeu des habitants consiste à faire de leurs victimes les "invités d'honneur" de la fête. Ils se débrouillent pour les séparer et tuent une personne par jour à l'insu des autres lors d'un jeu foarain (ils ont beaucoup d'imagination!); ils servent ensuite la victime lors d'un barbecue géant qui a lieu tous les soirs.

"2000 maniacs" et "2001 maniacs" sont des parodies horrifiques du classique de 1954 "Brigadoon" (de Vincente Minnelli avec Gene Kelly et Van Johnson) dans lequel 2 américains en voyage en Ecosse vont trouver le village de Brigadoon qui apparaît tous les 100 ans. Ils vont tomber amoureux d'une habitante.

Le film d'horreur de 1964 suit le mêm schéma: chaque victime est courtisée par un habitant du village pour être mieux piégée.

"2001 maniacs" modernise le film de 1964 et c'est bien là que se situe le problème: là où Lewis prenait un réel plaisir à dissocier le côté "paysan sympathique" des habitants de Pleasant Valley et leurs actes meurtriers, Tim Sullivan nous les présente directement comme sadiques et fanatiques de l'homicide.

Le choix des personnages pose déjà un grand problème: c'est du déjà vu 1000 fois: des copains obsédés par la bière, l'herbe et le sexe qui rencontreront des copines obsédées par la bière, l'herbe et le sexe qui se feront piéger par des fantômes faisant semblant d'être obsédés par la bière, l'herbe et le sexe... En clair, le scénario de n'importe quel slasher actuel formaté par Hollywood. Là où le classique opposait des citadins nordistes et modernes à des rednecks, Sullivan plonge ses personnages modernes dans un village dont les habitants ont l'air plus dévergondés que les jeunes ados actuels: scène lesbiennes, rites d'alcool universitaires, habillement en string et en wonderbras, ... pas très crédible de la part de personnages vieux de plusieurs siècles!

Mieux encore: les mises à mort très graphiques de l'original ne sont pas montrées à l'écran (exception faite de la scène d'écartèlement); on n'en voit que le résultat... Un comble pour une comédie gore!

Seul plaisir pour les yeux: le cabotinage de Robert Englund ("Freddy, urban legned, Whishmaster, ...") dans le rôle du maire. Il bénéficie d'un capital sympathie indéniable.

En résumé, là où "2000 maniacs" posait les bases de la comédie horrifique à la "Brain dead", "2001" maniacs" se contente d'être une soupe (pas trop indigeste; soyons honnête) pour public ado de base. La jaquette du DVD parle d'ailleurs d'elle-même: "Par les producteurs de Hostel et Cabin Fever". Les mises à mort, parfois inventives, sont la seule véritable attraction du film qui souffre du fait que de nombreuses comédies d'horreur ont été réalisées depuis 1964. Il ne fait plus le poids aujourd'hui et est, dès sa sortie, complètement dépassé.

Un film d'"horreur" du samedi soir avec copains et bières... et encore!

Bubba Ho-Tep

Si vous ne le savez pas encore, Elvis n'est pas mort! Il a tout simplement voulu retrouver l'anonymat et a échangé son existence contre celle de son sosie le plus doué; c'est donc le dit sosie qui est mort!

Nous retrouvons donc Elvis Presley (Bruce Campbell) dans une maison de retraite. Il ne se déplace plus qu'en tribune et souffre terriblement de la prostate. Il se souvient des jours meilleurs et broie du noir; plus personne ne veut le croire lorsqu'il affirme qu'il est le véritable Elvis et qu'il aimerait retrouver sa fille et ses privilèges. Son seul ami et le seul à le croire est un vieil homme afro-américain en chaise roulante (Ossie Davis), persuadé d'être John F. Kennedy que l'on a teint en noir pour l'écarter de la vie politique. Les deux hommes se respectent et s'écoutent l'un l'autre, observant la vie monotone des patients qui les entourent. Ils n'attendent plus rien de la vie et souhaitent que leurs derniers jours s'écoulent de la manière la moins douloureuse possible.
Mais lorsque une momie fanatique de western se met à décimer la maison de retraite, Elvis et John décident de défendre au péril de leur vie la dernière chose qui leur reste: l'amitié des patients qui résident avec eux. Ils retrouveront ainsi dans ce dernier combat l'occasion de resentir ce que c'est que d'être un héros.

Don Coscarelli (réalisateur de la série "Phantasm", "La survivante", ...) est un réalisateur à part qui signe ici un film absolument déroutant. En lisant le résumé ci-dessus, ne peut-on pas s'attendre qu'à un comédie fantastique complètement burlesque? Il ne nous donne pourtant, sous le couvert du film fantastique, rien d'autre qu'une superbe réflexion sur la difficulté de vieillir.

Bruce Campbell ("Evil Dead, Spiderman, Xéna, Escape from LA, Alien Apocalypse, Moontrap, Maniac cop 2, ...") joue le King vieillissant avec une crédibilité stupéfiante; on n'avait plus vu meilleure incarnation d'Elvis au cinéma depuis l'interprètation bluffante de Kurt Russel dans le téléfilm de Carpenter, c'est-à-dire depuis plus de 20 ans. Il est assisté par Ossie Davis ("Malcolm X, 12 hommes en colère, Gladiator, She hate me, Dr Doolittle, Freedom man, The Hill, ...") dans son dernier rôle au cinéma (l'acteur nous a malheureusement quitté depuis), touchant dans la peau de ce vieil homme persuadé d'être au coeur d'un complot national le touchant depuis plusieurs décénnies.

Le film se déroule très lentement, à l'instar de la démarche de ses pensionnaires. Coscarelli prend le temps de nous présenter les personnages et de les rendre attachants. Toute l'ambiance de la maison de retraite est parfaitement rendue; pour peu on penserait y vivre également. Le réalisateur n'oublie pourtant pas le suspense, chaque attaque de la momie étant inquiétante. Le combat final (très lent) terminé, on ne peut s'empêcher de sentir son coeur se serrer à la vue de ces pitoyables papis, usant jusqu'à leurs dernières forces pour sauver leur misérable petit chez-eux.

Un film touchant, attachant, dans lequel le réalisateur n'a pas peur de se mettre à nu pour nous confier sa peur de vieillir mais aussi son optimisme de vouloir rester utile à la société jusqu'à son dernier souffle. Un film rare au cinéma.

Ghost Rider

Johnny Blaze (Nicolas Cage, nulissime!), cascadeur professionnel, vend son âme au diable (Peter Fonda, insipide) pour sauver son père atteint d'un cancer. Il est trompé par le Malin et devient le "Ghost Rider", envoyé des enfers chargé de récolter les âmes des mééééééchants. Devenu adulte, il retrouve Roxanne (Eva Mendes qui est comme d'habitude: pire que nulle), son amour secret. Lorsqu'elle va être menacée par Blackheart (Wes Bentley incarnant le pire fils de satan jamais vu à l'écran), Johnny va utiliser ses pouvoirs contre son ancien maître et tenter de récupérer son âme.

Tout est dit dans la présentation: Mark Steven Johnson signe ici une des pires adaptations de comics de l'histoire du cinéma. Il faut dire que ce garçon avait de l'entraînement: c'est également lui qui a réalisé le désastreux "Daredevil"!
Comme signalé plus haut, le casting est désastreux, malgré la présence de Nicolas Cage (attaché au projet depuis l'achat des droits du comic, mais jouant comme un pied) et de Peter Fonda (il se contente d'apparaître): Eva Mendes, actrice à forte poitrine (son seul atout) et parmi les plus nulles des 10 dernières années; Wes Bentley, incarnant le fils de Mephistopheles d'une manière tout simplement exécrable (Bon Jovi aurait été plus crédible, c'est dire!), ...

Le film est parsemé d'effets spéciaux en images de synthèses, tous plus moches les uns que les autres: la transformation en Ghost Rider, le morphing de Blackheart, ...

Rien dans ce film ne rappelle la noirceur de la BD originale. On peut se demander maintenant comment Mark Steven Johnson arrive à faire jouer de bons acteurs (on les aime ou non, mais Ben Affleck et Nicolas Cage bien dirigés peuvent être tous deux excellents) de manière aussi mauvaise. On ne croit pas une seconde au film (un comble avec un matériau de base comme celui du Ghost Rider!) et a aucun moment nous ne sommes pris d'empathie pour l'un ou l'autre des personnages.

Un film à fuir comme la peste!