vendredi 28 mars 2008

Hostel chapitre II

Ceux qui ont entendu à l'époque mes critiques radios d'Hostel le savent: je n'aime pas Eli Roth en tant que réalisateur. "Cabin Fever" m'a profondément emmerdé et j'avais qualifié "Hostel d'American Pie pseudo-horrifique.

Force est de constater qu'Hostel 2 me réconcilie avec Roth.

Je n'apprécie toujours pas le "Quentin Tarantino présente"; depuis que celui-ci s'est autoproclamé mémoire vivante du cinéma bis (depuis lors, il ne fait quasiment plus de films; il les commet!), pas mal de réalisateurs courent après cette marque de fabrique pour attirer le plus possible de monde dans les salles. Eli Roth fait partie de la secte des adorateurs de la Bible tarantinesque et c'est un de ses défauts majeurs... passons!

L'intérêt d'"Hostel 2" est que la plus grande partie du film s'intéresse à l'organisation des scéances de torture et à la psychologie de deux de ses clients, Todd (Richard Burgi, impérial, vu dans "Braqueurs amateurs", In her shoes", "Cellular" et la première saison de "24h chrono") et Stuart (Roger Bart, tour à tour touchant et salement flippant, vu dans "Les producteurs", "Et Dieu créa la femme"). Les deux amis découvrent alors l'énorme marge qu'il y a entre le phantasme de la torture et du meurtre et le passage à l'acte. D'autres scènes mettant en valeur d'autres clients apparaissent pour donner le quota de meurtres crapuleux au film, dont une scène de cannibalisme dans laquelle le client n'est autre que Ruggero Deodato, réalisateur du cultissime (et kitshissime!) "Cannibal Holocaust".

A l'amateur d'images fortes: malgré le qualifitatif "gore", on a déjà vu bien pire aucinéma!

Hostel 1 commence là où le premier s'arrête: Paxton (Jay Fernandez, insipide) s'est échappé de l'usine de torture et est retourné aux USA. Sa petite amie le retrouve décapité dans sa cuisine. Générique et nouvelles victimes: trois jeunes étudiantes en art attirée par le modèle de dessin vers les cures thermales slovaques. Le piège se referme. Je passe la psychologie primaire des victimes; seuls les clients sont intéressants. Exception faite de l'inévitable survivante qui va devenir bien pire que le client auquel elle a échappé.

Roth nous donne ici enfin la preuve qu'il est ce qu'il a toujours prétendu être: un fan des giallis des années 70. On y retrouve, outre Deodato, des acteurs cultes de cette période dans des rôles variés:Edwige Fenech ("L'homme aux nerfs d'acier"), Luc Merenda ("Soleil rouge", "Les assassins de l'ordre", "OSS 117 prend des vacances"), ...
On retrouve également certains acteurs non américains dont la présence vise évidemment à ce que les publics européens et de l'Est s'y retrouvent: liliya Malkina ("Kolya", nomminé à l'oscar en 97), Stanislav Ianevski ("Harry Potter"), et Milan Knazko (véritable star en Slovaquie et ministre de la culture durant 13 ans) dans le rôle de Sasha, parrain de l'organisation.

Dans ce film, Eli Roth compense tous les manques du premier opus: comment le client choisit-il sa victime, comment fonctionne cette mafia, ...
Reste à savoir s'il s'agit d'un coup de bol ou si Eli Roth est vraiment un excellent réalisateur de métrage d'horreur.

En attendant, pourquoi bouder son plaisir?

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