dimanche 27 juillet 2008

2001 maniacs

"2000 maniacs", réalisé par Herschell Gordon Lewis en 1964, est la première comédie gore de l'histoire du cinéma. Le même réalisateur avait réalisé, 3 ans auparavant, le premier film gore du cinéma américain: "Blood feast" (aujourd'hui complètement dépassé). "2000 maniacs" garde encore aujourd'hui un cachet indéniable, même si le côté gore est tout à fait dépassé (on trouve plus de sang dans n'importe quel blockbuster d'horreur actuel); voir les rednecks s'amuser lors d'une fête foraine à massacrer les malheureux "nordistes" dans des parodies de jeux de foire est tout simplement jubilatoire.

"2001 maniacs" reprend exactement la même histoire que le film d'origine: un village sudiste massacré par les troupes nordistes durant la Guerre de Sécession réapparaît à intervalle régulier pour trucider, au cours d'un fête foraine, les malheureux natifs d'états nordistes qu'ils arrivent à attirer dans leur village de "Pleasant Valley". Le jeu des habitants consiste à faire de leurs victimes les "invités d'honneur" de la fête. Ils se débrouillent pour les séparer et tuent une personne par jour à l'insu des autres lors d'un jeu foarain (ils ont beaucoup d'imagination!); ils servent ensuite la victime lors d'un barbecue géant qui a lieu tous les soirs.

"2000 maniacs" et "2001 maniacs" sont des parodies horrifiques du classique de 1954 "Brigadoon" (de Vincente Minnelli avec Gene Kelly et Van Johnson) dans lequel 2 américains en voyage en Ecosse vont trouver le village de Brigadoon qui apparaît tous les 100 ans. Ils vont tomber amoureux d'une habitante.

Le film d'horreur de 1964 suit le mêm schéma: chaque victime est courtisée par un habitant du village pour être mieux piégée.

"2001 maniacs" modernise le film de 1964 et c'est bien là que se situe le problème: là où Lewis prenait un réel plaisir à dissocier le côté "paysan sympathique" des habitants de Pleasant Valley et leurs actes meurtriers, Tim Sullivan nous les présente directement comme sadiques et fanatiques de l'homicide.

Le choix des personnages pose déjà un grand problème: c'est du déjà vu 1000 fois: des copains obsédés par la bière, l'herbe et le sexe qui rencontreront des copines obsédées par la bière, l'herbe et le sexe qui se feront piéger par des fantômes faisant semblant d'être obsédés par la bière, l'herbe et le sexe... En clair, le scénario de n'importe quel slasher actuel formaté par Hollywood. Là où le classique opposait des citadins nordistes et modernes à des rednecks, Sullivan plonge ses personnages modernes dans un village dont les habitants ont l'air plus dévergondés que les jeunes ados actuels: scène lesbiennes, rites d'alcool universitaires, habillement en string et en wonderbras, ... pas très crédible de la part de personnages vieux de plusieurs siècles!

Mieux encore: les mises à mort très graphiques de l'original ne sont pas montrées à l'écran (exception faite de la scène d'écartèlement); on n'en voit que le résultat... Un comble pour une comédie gore!

Seul plaisir pour les yeux: le cabotinage de Robert Englund ("Freddy, urban legned, Whishmaster, ...") dans le rôle du maire. Il bénéficie d'un capital sympathie indéniable.

En résumé, là où "2000 maniacs" posait les bases de la comédie horrifique à la "Brain dead", "2001" maniacs" se contente d'être une soupe (pas trop indigeste; soyons honnête) pour public ado de base. La jaquette du DVD parle d'ailleurs d'elle-même: "Par les producteurs de Hostel et Cabin Fever". Les mises à mort, parfois inventives, sont la seule véritable attraction du film qui souffre du fait que de nombreuses comédies d'horreur ont été réalisées depuis 1964. Il ne fait plus le poids aujourd'hui et est, dès sa sortie, complètement dépassé.

Un film d'"horreur" du samedi soir avec copains et bières... et encore!

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