dimanche 13 janvier 2008

House of 1000 corpses / Devil's rejects


Rob Zombie, d'abord chanteur "metal" dans le groupe White Zombie, s'est recyclé en 2002 dans le cinéma d'horreur.

Doté d'une expérience de "clipper" (les siens) et d'une solide habitude de gestion d'un spectacle en live (les siens également), il met en chantier son premier métrage, "la maison des 1000 morts".

Véritable déclaration d'amour au cinéma de genre, ce film reflète d'innombrables clins d'oeil au cinéma de genre, depuis l'époque "Hammer" jusqu'aux oeuvres les plus récentes. Monté de façon très énergique (parfois trop; défaut très fréquent dans les premières oeuvres de réalisateurs de clips vidéos), le récit nous montre deux jeunes couples partis sur les traces des lieux les plus bizarres des USA dans l'optique de la création d'un guide. Un tenancier de station service habillé en clown (Sid Haig, impérial!) leur fait découvrir une légende locale, l'existence d'un certain "Dr Satan". Il est à signaler que le plan d'ouverture du film nous montre l'attaque de la station service par deux bouseux qui se feront massacrer à la hache et au flingue par le propriétaire et son assistant.
Les infortunés se retrouvent alors embarqués dans une descente aux enfers alors qu'ils tombent aux mains d'une famille de tarés adeptes du satanisme, famille dirigée par Otis (Bill Moseley, génial) et Baby (Sherry Moon Zombie, géniale également).

Sorti en dvd en Europe avec 2 ans de retard sur le marché américain, le métrage de Rob Zombie était pourtant déjà largement connu et bénéficiait d'une réputation excellente; il est aujourd'hui considéré comme culte, un vrai fin pour les fans réalisé par le plus talentueux d'entre eux.

Le mérite vient aussi de remettre sur le devant de la scène deux acteurs excellents mais sous employés: Sid Haig (THX 1138, Buck Roggers, La galaxie de la terreur, Jackie Brown, Kill Bill 2, ...) et Bill Moseley (Massacre à la tronçonneuse 2, Le blob, The end of innocence, la nuit des morts vivants version Tom Savini, Croc blanc, Evil dead 3, ...). Nous les retrouverons d'ailleurs dans la prochaine sortie dvd de Zombie: Halloween.

Doté d'une BO puissante, le film de zombie est donc un choc à la fois visuel et auditif; une vraie bombe!

Devil's rejects

Si le film, dès sa sortie (avant première européenne au BIFFF), a dérouté pas mal de fans, force est de constater qu'il est largement supérieur au premier.
Reprenant l'histoire à l'exacte fin du précédent, la famille Fireflys est maintenant le gibier du shérif Wydell (Willam Forsythe dans son meilleur rôle), psychopathe affirmé et frère du policier tué dans le premier opus, et doit fuir vers la frontière.
Rob Zombie place donc les tueurs en (anti)héros et les humanise, ne portant aucun jugement sur leurs actes odieux (au spectateur de le faire). Ils deviennent donc attachants en plus d'écoeurants.

Le film, abandonnant l'horreur viscérale du premier pour un road movie version "Natural born killers" puissance 1000, regorge également d'acteurs cultes du cinéma d'horreur, preuve que Zombie plaît non seulement aux fans, mais également aux icônes de la profession. Citons Ken Foree ("Zombie" de Romero), Michael Berrymann '"La colline à des yeux" version 1977), Danny Trejo ("Une nuit en enfer", bande annonce "Machette" de Grondhouse"), ...

La BO, moins "heavy" que celle de "House of...", rappelle le road movie classique, ce qui rend les images, décalées par rapport à la musique, encore plus puissantes. Devil's rejects s'impose comme une des plus grandes oeuvres cinématographiques des 30 dernières années.

Rob Zombie a donc acquis, en deux films seulement, un statut digne d'un "Master of Horror". Il a d'ailleurs été approché pour un épisode de la série, mais n'a pu le tourner, faute de temps (de nombreux refus d'autres réalisateurs expliquent d'ailleur la piètre qualité de la saison deux).

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