mercredi 23 janvier 2008

Rocky Balboa

Sylvester Stallone a récemment déclaré qu'il n'avait pas oublié devoir une grande partie de sa popularité grâce à ce "petit boxeur de Philadelphie". Il voulait donc lui rendre un dernier hommage en lui faisant quitter le monde du ring et du septième art par la grande porte.

Rocky, 10 fois nominé aux oscars en 1976, lança la carrière de Stallone (ainsi que Rambo, mais ce métrage n'est pas personnel).
Le deuxième opus voit Stallone prendre totalement la destinée de son personnage car, en plus de l'écriture du scénario et de l'interprètation du personnage, il assure la réalisation.
Un troisième film plus faible, un quatrième propagandiste, un cinquième qu'il vaut mieux oublier... et un sixième qui rejoint la qualité du premier et boucle la saga de ce boxeur.

Rocky, âgé de 60 ans, a perdu son épouse, son entraîneur, son ami Apollo Creed (Carl Weathers) et n'entretient que des relations maladroites avec son fil. Seul lui reste son beau-frère Paulie (Burt Young) et un restaurant dans lequel il régale les clients de ses souvenirs de match.

Il engage une jeune femme de son quartier qu'il a connue enfant (elle l'envoyait se faire f... dans le premier film). C'est une véritable relation platonnique qui s'engage avec celle-ci, seul lien vivant de Rocky avec son passé de minable dans le milieu de Philadelphie.

Le champion du monde en titre, ne trouvant aucun adversaire de poids, lance un défi à Rocky.

Nous assistons alors à une véritable remise en question de ce personnage vieillissant, luttant d'abord contre ses souvenirs, contre ses connaissances qui tentent de lui faire entendre raison et enfin contre la commission qui refuse de lui octroyer sa license. Le match final rappelle furieusement celui du premier métrage: Rocky reste debout et regagne sa dignité, l'amour de son fils et cesse de vivre dans le passé, seul sur la tombe de son épouse.

Si Stallone réussit avec brio ce dernier come-back de Rocky, c'est essentiellement parce qu'il revient à l'esprit des deux premiers épisodes: si dans les années 70, Rocky voulait simplement se prouver qu'il valait plus que le minable qu'il était et qu'il voulait subvenir largement aux besoins de sa famille, on voit ici un homme, en pleine crise de la soixantaine, qui veut se prouver qu'il n'est pas fini, que la perte d'Adrian ne l'a pas achevé et qu'il peut se relever et également redonner confiance à un fils démuni face à son patron et à un père qu'il ne comprend pas. La boxe ne sert que de prétexte à l'histoire, au contraire des épisodes 3, 4 et 5.
L'épouse aimante, perdue, est remplacée par la jeune femme, enfant dans le premier opus, qui encouragera le boxeur à faire ce qu'il doit faire.

Véritable déclaration d'amour à un personnage, mais également à la vie en général, Stallone livre un film vrai, optimiste sans être exagéré, et prouve une nouvelle fois qu'il est bien autre chose qu'un acteur tout en muscle.

Un film humain, tout simplement.

Aucun commentaire: