dimanche 25 mai 2008

Bienvenue chez les Ch'tis

Un directeur de bureau de poste (Kad Merad) cherche à se faire muter sur la côte d'azur avec sa famille, afin que sa femme soit un peu moins dépressive. Afin d'obtenir un de ces postes tant convoité, il décide de se faire passer pour handicapé afin d'arriver en tête des candidatures.
Il est pris la main dans le sac et, comme réprimande, est muté dans le Nord-Pas-de-Calais. Il se liera d'amitié avec son équipe et entre autre avec le facteur (Dany Boon).

On ne peut que se réjouir du succès d'un film européen, mais on ne peut aussi que se poser des questions quant au succès incroyable du film de Dany Boon, qui bat à plat de couture le précédent record d'affluence dans les salles obscures détenu par le classique "La Grande Vadrouille". On retrouve le thème classique du personnage se croyant très supérieur (le directeur) qui va se lier d'amitié avec les habitants du coin qu'il prenait, avant de les rencontrer, pour des dégénérés; les scènes les plus drôles du film sont en effet, à mon sens, celles dans lesquelles Kad Merad est obligé de mentir à son épouse au téléphone. celle-ce est persuadée qu'il est impossible que son mari se plaise dans cette région sinistrée. L'amitié que portent à leur directeur les gens du bureau de poste est telle qu'ils iront jusqu'à simuler une fausse cité minière peuplée de crétins congénitaux afin de dégoûter la femme de leur chef de bureau pour qu'elle retourne dans le sud.
Nous avons bien sûr droit au classique happy-end.

Comment expliquer ce succès? Le thème du film est du revu et corrigé; il ne brille pas par son originalité. Les acteurs? Certes excellents (j'aime pas Dany Boon et ici, je l'ai trouvé sympa; Kad Merad fait bien sourire), avec de bons caméos (Michel Galabru, hilarant sur ses deux minutes d'écran), mais aussi avec des choix plus discutables (Line Renaud, insupportable comme à son habitude). La situation économique en France, qui n'est pas au beau fixe, les gens ont besoin de rigoler avec une bonne comédie populaire? Sans doute... Mais bon...

Si le film est, on ne peut le nier, vraiment sympathique, je ne peux néanmoins qu'affirmer ce que j'ai toujours pensé au sujet des distributeurs de films: ils profitent du fait que le spectateur lambda aime de "bons" dialogues avec de "bonnes" grosses blagues bien lourdes (le cul, les accents, ...) et maintiennent ainsi à l'affiche durant des mois ce qui fonctionne, au détriment d'autres films qui restent une semaine (l'excellent "The Mist", pour ne citer que cet exemple) voir qui ne sont même pas distribués... Car "Bienvenue chez les Ch'tis" n'est tout de même rien d'autre qu'une comédie moyennement drôle...

Succès populaire OK, cinéma populaire OK, mais quand pense-t-on au cinéphile? N'est-il pas possible de concilier les deux? Est-on obligé, à l'heure où j'écris ces lignes, de maintenir encore deux salles sur 14 pour le film de Boon et d'en réserver 5 sur 14 (si si! 5) pour le dernier Indiana Jones au complexe d'Imagibraine?
A croire qu'il ne sort qu'une cinquantaine de films par an...

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