dimanche 25 janvier 2009

La cité des zombies

Deux gangs, l'un latino et l'autre black, se trouvent au même moment, suite à une confusion dans les heures, dans un hangar pour conclure avec son propriétaire un deal dont on ignore la nature. Une équipe de policiers, au courant du deal, fait irruption dans le susnommé hangar afin d'arrêter tout ce joyeux petit monde. Durant ce temps, à l'extérieur, se rassemblent un groupe de clochards transformés en zombies suite à une chute de météorite. Arrive également dans le lieu du deal un présentateur météo dont l'épouse s'est fait dévorer par les infectés. Commence alors le classique huis-clos à « La nuit des morts vivants »: qui dirige, comment pocéder pour survivre, faut-il sortir ou attendre d'éventuels secours?

Du titre du film de Duane Stinnett, ne retenez que le terme « Cité » et oubliez le groupe nominal « des zombies »; en effet, passés la scène d'introduction et l'un ou l'autre plan extérieur (parfois réussis, en témoigne la mise à mort très graphique de « madame monsieur météo »), l'intrigue s'intéresse intégralement aux relations que vont établir le différents protagonistes retenus dans le hangar et coupés du monde... ce qui aurait pu être, à l'instar du déjà mentionné « La nuit des morts vivants », très intéressant, mais force est de constater que, dans ses tentatives de décrire les laissés pour compte du système américain incapables de passer au-dessus de leurs différences pour s'entraider, Stinnett passe largement à côté de son sujet et accumule clchés et maladresses.

Nous n'aurons droit qu'à un long étalement de scènes de rivalités machistes entre les deux gangs, tandis que le monsieur météo blanc n'est là que pour servir de punching-ball et sortir l'une ou l'autre vanne à deux balles. Les bandes ne feront que se menacer à tour de rôle, ponctuant leur phrase de façon répétitive et exaspérante de « fuck off », « fuck you » et autres « motherfucker ». Lorsque les femmes des bandes tentent de ramener leurs hommes à des préoccupations un peu plus urgentes que leur égo, elles se voient systématiquement clouer le bec par de très poétiques « shut up, you fucking bitch »... Il va sans dire que le scénariste devrait investir dans un dictionnaire des synonymes.

Insupportable métrage se voulant démonstratif de l'attitude gangsta des banlieues américaines, le film accumule les clichés et ne se sauve en partie que par les rôles féminins, bien plus crédible que les soit-disant gangsters, et par une fin ultrapessimiste qui pourrait laisser croire à une possible suite (prions pour que cela nous soit épargné).

Là où quelqu'un comme un réalisateur débutant chez Corman aurait pu nous livrer un film Z maladroit mais sympathique, Stinnett ne nous livre qu'un melting pot cinématographique accumulant les erreurs à ne pas commettre. Un film de zombies en banlieue réalisé par un homme n'ayant sans doute jamais mis les pieds en banlieue.

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