dimanche 25 janvier 2009

[Rec]

Une équipe de télévision locale de Barcelone, composée d'une présentatrice et d'un cameraman, décidé dans le cadre de leur émission « Pendant que vous dormez » de suivre une équipe de pompiers durant une nuit. Alors que la première moitié de la nuit se passe à tuer le temps en attendant une éventuelle alerte, le seconde commence par un appel en provenance d'un immeuble
annonçant qu'une vieille personne est coincée dans son appartement.
Arrivés sur les lieux, les deux pompiers et l'équipe de télévision trouvent au rez-de-chaussée deux policiers tentant de réunir les informations auprès des quelques voisins. Après récolte des dites informations, les pompiers, les policiers et les journalistes montent au premier étage de ce petit immeuble deux facades barcelonnais. Ils trouvent, dans l'appartement, une vieille femme en chemise de nuit présentant les symptômes d'une sorte de rage; elle saute au coup d'un policier et lui arrache la gorge. Laissant l'un des pompiers avec la vieille femme, le reste de l'équipe tente d' évacuer le blessé; l'immeuble est cerné par les forces de police. Le pomier laissé à l'étage est jeté dans la cage d'escalier. Commence alors pour les survivants une fuite qui démarrera des caves pour aboutir au dernier étage, dans une tentative désespérée d'échapper aux morsres des infectés.

L'entièreté du métrage est perçue par l'unique caméra du journaliste, procédé également utilisé dans deux longs sortis la même année, à savoir « Cloverfield » (mauvais film de monstre) et « Diary of the dead » (cinquième film de zombies de Romero et sa plus grande réussite depuis « Dawn of the dead »-cf critique du blog). On pouvait donc craindre une énième tentative de « film d'horreur documentaire » qui n'a de documentaire que l'intention, mais c'était sans compter sur les réalisateurs du projet: Jaume Balaguero, réalisateur des brillants « La secte sans nom » et « Darkness », et Paco Plaza. Il faut également ajouter la présence dans l'équipe du directeur de la photographie Pablo Rosso, qui réussi l'exploit, grâce à un savant dosage des lumières, de faire croire que l'entièreté des scènes filmées grâce à la lampe de la caméra du journaliste ne sont en effet éclairée que par celle-ci.

Balaguero et Plaza ont également compris deux éléments d'une importance capitale:
- Si le métrage est un documentaire, il doit en avoir la durée. Le film fait en tout et pour tout une heure dix; logique lorsque l'on sait que les infectés se comportent comme ceux de « 28 jours plus tard » et comme les zombies de « Dawn of the dead » version Zack Snyder. Les actants n'ont donc pas le loisir d'épiloguer pendant des heures sur la meilleure manière de s'en tirer;
- Plus d'une demi-heure de métrage est consacrée à la présentation des personnages: on a donc bien l'impression d'assister à un film documentaire qui n'est pas encore passé à la salle de montage.

En ce qui concerne l'ambiance, que le spectateur soit rassuré: qu'il soit un habitué du genre ou un novice, il vivra probablement les trois étapes suivantes:
- Une attente de l'alerte dans la première demi-heure, qui lui donnera une véritable empathie envers les protagonistes du film;
- Une véritable angoisse lors du démarrage de l'action dans l'immeuble; il est impossible de savoir qui va s'en sortir et qui sera la prochaine victime;
- Une expérience terrifiante lors dès dix dernières minutes, lorsque le fin de mot de l'histoire et l'explication (car il y en a une) de l'épidémie tombent. Le terme « terrifiant » est celui que je juge le plus apte pour qualifier la dernière partie de [Rec]; je n'ai que trop rarement resenti ces émotions lors de projection de soit-disant films d'horreur. Il est à signaler que le « home cinema » prend toute son importance lors des dernières scènes, tant l'ambiance de bruitage vient de tous les côtés de l'appartement du dernier étage.

En clair, [Rec] est une expérience à vivre pour tout amateur d'horreur qui se respecte. A voir dans les conditions les plus optimales possibles, dans la pénombre, seul ou accompagné de personnes ne faisant aucun commentaire, si possible en VO avec home cinema.

[Rec] est un futur classique du cinéma d'horreur européen.

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